jeudi, 09 août 2012

Déchets médicaux: un vrai casse-tête

Nombre de patients, notamment diabétiques, ne savent que faire de leurs seringues et lancettes usagées. La liste des pharmacies déclarées point de collecte pour ces déchets est en train d'être constituée. Mais quand sera-t-elle livrée? C'est un casse-tête qui n'est pas prêt d'être résolu à court terme. À Charleville-Mézières et son agglomération, la collecte des déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri) s'avère des plus problématiques.

Ces fameux "Dasri" désignent les déchets issus du traitement de patients, effectués en dehors d'une structure hospitalière. En majorité, il s'agit des aiguilles utilisées par les diabétiques mais aussi des seringues, lancettes et autres guides cathéters.

Des objets perforants et souillés qui devraient être collectés par des pharmacies et les laboratoires de biologie médicale comme l'impose un récent décret entré en vigeur le 1er novembre 2011. Mais, "si les pharmacies délivrent les boîtes de collecte aux patients, rares sont les pharmacies qui acceptent de les récupérer lorsqu'ils sont pleins", explique Sylvain Dalla Rosa, vice-président en charge des déchets à la communauté d'agglomération de Charleville-Mézières, Coeur d'Ardenne. Ce dernier assure être régulièrement interpellé sur le sujet par des malades et l'association des diabétiques ardennais.

C'est pourquoi en juillet, l'élu a écrit au préfet de région afin de connaître la liste des professionnels censés collecter ces déchets sur le territoire intercommunal: "La liste doit être établie par un arrêté du préfet de région. J'aimerais la connaître. Parce qu'aujourd'hui, personne n'est capable de dire "C'est cette pharmacie qui est point de collecte". C'est flou."

Et la situation pourait ne pas s'éclaircir de sitôt. L'Agence régionale de santé assure être justement en train de collecter "au fur et à mesure les noms des pharmaciens qui se sont déclarés points de regroupement (avant officialisation par l'arrêté du préfet)", nous assure-t-on côte ARS.

En clair, la liste n'est pas encore constituée. Et quand bien même le sera-t-elle par les agents de l'ARS, celle-ci devra être complétée par un autre recensement établi par un éco-organisme désigné "pour développer et pérenniser la filière des déchets perforants des patients en auto-traitement". Une exigence apparue en début d'année "dans un décret du 8 février 2012".

Seul souci: "l'éco-organisme n'est pas encore connu dans les Ardennes. Il y a un petit retard", avoue-t-on. Quand sera-t-il connu? "Avant la fin de l'année."

En attendant, certains usagers, à défaut de savoir à quel pharmacien rendre la boîte de déchets pleine, n'hésitent pas à la jeter dans leurs ordures ménagères. Un vrai danger sanitaire pour les agents ramassant les poubelles ou travaillant sur les chaînes de tri. "Et puis, ces déchets sont enfouis en même temps que les ordures ménagères. Est-ce vraiment la place de ce type de déchets sous terre?", s'interroge M. Dalla Rosa.

L'élu avance en effet une solution intermédiaire: utiliser sous condition la déchetterie du Waridon pour collecter les Dasri. (Source: M.T - L'Ardennais)

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