jeudi, 31 octobre 2013

Enfants en situation de handicap et centres de loisirs

1082144608_14635840.jpgComme l'accueil à l'école ou à la crèche, les centres de loisirs cherchent aujourd'hui des solutions pour accueillir des enfants en situation de handicap. Ils se sont penchés sur la question lors d'un colloque.

 

«Vivre sans exister, c'est la pire des exclusions », affirme Charles Gardou, professeur des universités. Une façon pour lui de dire que la vie ne se résume pas à manger, boire et dormir. « On tend à négliger l'exister qui passe par la pratique de loisirs. » Contrairement à l'école ou à la crèche, rien dans la loi impose aux directeurs de centres de loisirs ou de colonies de vacances d'accepter les enfants en situation de handicap. Ils ont toujours le droit de le refuser. « C'est de la discrimination », tempête Véronique Nonon, présidente de Trisomie 21 pour les Ardennes.

 

Autocensure

Afin de faire évoluer la situation, associations, centres et parents sont dans une réflexion globale sur le sujet. Et le problème ne se situe pas toujours là où on le pense.

 

« Une directrice de centre de loisirs m'a confié n'avoir jamais aucune demande pour l'inscription d'un enfant en situation de handicap », explique Nicole Dufossez.

 

Le fait peut être étonnant quand on sait que toutes sortes de handicaps existent. « Le souci, c'est que les parents n'osent pas », constatent tous les professionnels.

 

Après avoir essuyé une multitude de refus, ces derniers ne demandent même plus. Pire : parfois, ils ne pensent même pas que leur enfant y aurait droit. « Je suis pédiatre retraitée, explique Nicole Dufossez. J'ai déjà eu des parents dans mon cabinet qui ne pensaient même pas avoir le droit d'inscrire leur fils en maternelle. C'est de l'autocensure. » Une prise de conscience qui doit aussi se faire du côté des professionnels de l'animation. « Il faut qu'ils aient une réflexion sur ce sujet avant même que la question se pose, affirme Nicole Dufossez. Ainsi, ils pourront agir quand elle se présentera. »

 

Les parents doivent aussi anticiper le plus possible, expliquer le handicap de leur enfant et engager une réflexion avec tout le personnel. « C'est sûr que s'ils viennent aux inscriptions huit jours avant, ils vont essuyer un refus », argumente l'ancienne pédiatre. « Et puis ça ne sert à rien d'y aller au forcing », explique par expérience Véronique Nonon.

 

Maman de Maud, atteinte de trisomie 21, elle connaît bien la situation même si elle se sent plutôt privilégiée. Sa fille, aujourd'hui âgée de 16 ans, part en colonie de vacances depuis son plus jeune âge, « et pas dans des colonies adaptées. » Depuis septembre, elle pratique l'équitation en club. Sa mère insiste : « Ce n'est pas de l'équithérapie mais bien un loisir ! » Elle a tout de même essuyé un refus. « L'argument est toujours le même : ils freineront le groupe », remarque Nicole Dufossez. Les deux femmes sont optimistes et interviennent depuis peu dans des formations Bafa.

 

(Source : L'Ardennais)

Les commentaires sont fermés.