mercredi, 12 novembre 2014

Concilier handicap et travail : un parcours de combattant

image-handicapé2.gifEn mars dernier, on recensait en France plus de 5,2 millions de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM), soit 4,4 % de plus en un an. Dans l’Aisne, le nombre des DEFM handicapés était de 4 498, en progression de 9,2 %. Dans la Marne, ils étaient 3 651 (+ 8,6 %) et dans les Ardennes 2 462 (+ 15,4 %). Selon l’Agefiph (association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnels handicapés) qui coordonne la semaine pour l’emploi des personnes handicapées, du 17 au 23 novembre, c’est dans les Ardennes que les travailleurs handicapés restent le plus longtemps au chômage pour la Champagne-Ardenne.

Une première place qui revient à l’Aisne s’agissant de la Picardie. «  En France, ce sont les handicapés et les seniors qui éprouvent le plus de difficulté à trouver du travail. Et de plus en plus de personnes qui n’osaient pas le dévoiler, par peur de perdre leur travail, révèlent maintenant leur handicap  », constate Jean-Michel Villaume, 60 ans, référent handicap au Crédit agricole pour les Ardennes et la Marne. Une banque qui, emploie environ 115 personnes handicapées sur les 2 300 de la caisse régionale.

 

L’exemple de Nora Leghbali

Jean-Michel Villaume a participé à la mise en place d’un contrat de professionnalisation à l’IUT de Reims qui en est à sa 8e promotion. Cette formation diplômante en alternance se déroule sur treize mois. À Reims, la vie de Nora Leghbali, 44 ans, a littéralement changé grâce à cette formation.

Atteinte de polyradiculonévrite chronique, son état physique s’est progressivement dégradé depuis vingt ans. De valide elle est devenue de plus en plus invalide (actuellement à 80 %) et se déplace depuis plusieurs années en fauteuil roulant. «  Au début, je travaillais dans le domaine hospitalier dans les Ardennes, puis je suis venue à Reims dans la restauration rapide.  » Alors que la maladie se développait, elle a connu le divorce avec trois enfants à charge et a finalement dû arrêter de travailler. «  Psychologiquement, c’était très dur.  »

Jusqu’au jour où Pôle emploi la convoqua à un test pour un poste de téléphonie. «  Je ne l’espérais plus. Je ne savais pas que c’était pour le Crédit agricole.  » Elle passa l’épreuve avec succès qui lui ouvrit les portes de l’université. «  Au début de cette formation complète, je n’y connaissais strictement rien en informatique.  » Son diplôme universitaire banque et assurance en poche, Nora Leghbali a décroché illico un CDI comme conseillère accueil dans une agence de la banque verte. C’était en 2009. «  J’y suis comme un poisson dans l’eau. Et je vais progresser puisque je vais bientôt passer conseillère clientèle. »

(Source : L'Ardennais)

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