vendredi, 17 février 2012
Deux ouvrages pour réfléchir
Un groupe pluridisciplinaire de la région constitué de médecin, philosophe, sociologue, enseignant, spécialiste des soins paliatifs, etc., ont confronté leurs réflexions et leurs expériences à propos de cette injonction difficile "Vivre quand le corps fout le camp !", au coeur de nos sociétés jeunistes plutôt habituées au déni de la maladie, de la perte et des monstruosités du corps. L'art de Jean Rustin accompagne les textes.
Dans une société où l'allongement de la vie est un fait observable, le vieillissement n'est plus naturel, c'est un problème. Avec l'âge ou la maladie, le corps peut devenir un étranger. On ne le reconnait plus et il ne correspond plus à ce qu'on le voit dans les médias - le corps jeune et en bonne santé, le corps idéal. La vieillesse et la maladie rappelle à la personne les limites de ce corps que le monde médical sera amener à soigner. Mais les spécialistes et les malades s'en sont aperçus, aujourd'hui, le soin est déshumanisé. Par soin, on désigne davantage des "actes médicaux" que l'attention portée à la personne. Au point qu'une personne devient une "maladie" plutôt qu'une "personne". C'est face à ces constats que les spécialistes voient qu'il est indispensable de rédiger des chartes éthiques qui permettent et permettront de revenir à l'être humain. (Source: L'Ardennais d'après des propos recueillis par J.-F. Scherpereel)
Vivre quand le corps fout le camp, dir. C. Galopin, Edition Eres, 260 pages, 23€.
"Ce qui hier semblait être du domaine de la science-fiction est devenu des plus concrets aujourd’hui. Les exemples ne manquent pas, tant au niveau de la biologie (extraction de cellules souches, reprogrammation cellulaire, modification de l’ADN, identification de gènes impliqués dans des maladies ou le vieillissement, etc.) que de la technologie (ordinateurs contrôlés par la pensée ou le regard, prothèses composites capables de réparer ou restaurer la vue, l’audition ou encore la marche…).
Au vu des avancées technoscientifiques actuelles, on assiste sans aucun doute à une véritable révolution et la question se pose de savoir si les progrès fulgurants de la science ne vont pas radicalement transformer l'homme. Afin d’y répondre, Monique Atlan et Roger-Pol Droit ont enquêté pendant deux ans, rencontrant une cinquantaine de scientifiques de renom qui travaillent à travers le monde au sein d’institutions prestigieuses (Collège de France, Universités de Stanford et de Harvard, École normale supérieure, MIT - Massachusetts Institute of Technology…)
Pour ces deux journalistes, les progrès de la science ont fait bouger les frontières entre l’inerte et le vivant, l’artificiel et le naturel ou encore l’animal et l’homme. Ainsi, «les contours de l'humain s'estompent et les limites s’éloignent». Face à ces représentations de l’humain devenues floues, il devient nécessaire de reformuler la notion d’humanisme. Cependant, les auteurs soulignent que, même si une partie des mécanismes du vivant a été identifiée, l’homme, de par sa singularité, est loin de se résumer à la somme de ses gènes ou à la connaissance de ses processus cognitifs." (Source: O. Clot-Faybesse - Faire Face).
Humain - Une enquête philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies, Monique Atlan et Roger-Paul Droit, Éditions Flammarion, 560 pages, 22,90 €.
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