vendredi, 08 juin 2012
Le candidat qui a escroqué les aveugles
Le candidat du parti de la France qui se présente dans la deuxième circonscription de l'Aisne a été condamné en 2007 pour escroquerie.
Jean-Thierry Gampert, le candidat du parti de la France dans la deuxième circonscription de l'Aisne, celle de l'ancien premier ministre Xavier Bertrand, est pour le moins un personnage peu regardant. Il a même été condamné en 2007 pour avoir escroqué l'association Valentin Haüy (AVH). Pas une petite escroquerie puisque le détournement proche de 500 000 euros lui a valu un mandat de dépôt puis une condamnation à quinze mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l'épreuve.
Au moment des faits, entre 2001 et 2003, année où la fondation Valentin Haüy le licencie avant de déposer plainte, il est le responsable bénévole du secteur audiovision censé oeuvrer dans le domaine de la télévision accessible. Yanous, le magazine internationale francophone du handicap, relate alors avec moult détails, le mécanisme de l'escroquerie tel qu'évoqué à l'audience: "Jean Thierry Gampert avoue qu'il ne connaissait rien au monde du cinéma lorsque l'AVH lui a demandé, en 2000, de diriger son service audiovision. Alors il a fait appel à un ami de quinze ans... qui a utilisé une de ses sociétés, C2P (entreprise sans comptabilité depuis 2003 et dont il est considéré gérant de fait) pour servir de "véhicule de l'escroquerie" comme l'a qualifié le procuteur de la République lors des débats. C2P devait sélectionner les films se prêtant à l'audiodescription et en négocier l'accord d'exploitation auprès des ayants droits. Or, seul Jean-Thierry Gampert intervenait auprès des société détentrices qui lui cédaient d'ailleurs gratuitement leurs droits pour une bonne cause. Il récupérait 75% du montant des factures acquittées à C2P au titre de "commission d'apporteur d'affaires".
Si cette pratique est fréquente, elle porte généralement sur des taux de 5 à 10%. Sur les 476 000 euros H.T. facturés, il a touché plus de 324 000 euros, soit l'équivalent de 67 années et demi du RMI qu'il percevait depuis 2000 tout en travaillant au noir, sans bien évidemment déclarer cette "commision d'apporteur d'affaires".
Aujourd'hui, il ne nie pas les faits. "C'est une histoire sur fond politico-financier qui remonte à quelques années et je m'en suis déjà expliqué plusieurs fois. Aujourd'hui, j'ai été entièrement libéré de cette affaire par la cour d'appel de Paris." Il invoque une "erreur de procédure" et jure ses grands dieux qu'il "ne se serait pas présenté s'il avait été ainsi condamné". Une version qui ne convainc pas du tout son complice de l'époque qui lui, se souvient "avoir été condamné avec lui en appel. Et après plus rien, on a laissé passer le délai de pourvois en cassation d'une douzaine d'heures."
Il est étonnant que le parti de la France ait accueilli sans sourciller ce candidat qui a eu un itinéraire politique mouvementé. Celui-ci leur a juste fourni un document comme quoi il avait été relaxé suite à une erreur de procédure. Mais tout le monde n'est pas convaincu par les dites preuves, y compris du côté de l'extrême-droite. (Source: Jean-Michel Roustand - L'Ardennais)
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