vendredi, 14 septembre 2012

Affligeant...

Les associations le clament depuis des mois. C'est désormais officiel: l'obligation prévue par la loi handicap de 2005 de rendre accessibles aux personnes handicapées tous les bâtiments recevant du public, d'ici au 1er janvier 2015, ne pourra "en aucun cas être tenue".

Ce constat est écrit noir sur blanc dans un rapport de l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable et du Contrôle général économique et financier, rendu public hier.

Les auteurs jugent cet objectif "impossible dans le contexte économique et budgétaire actuel", compte tenu de "l'ampleur des travaux à réaliser." À moins de trois ans de l'échéance, seuls environ 15% des établissements recevant du public sont aujourd'hui accessibles, précisent-ils. "Le constat est affligeant", a commenté le président de l'APF, Jean-Marie Barbier.

Pour les auteurs du rapport, il est "hautement souhaitable de conserver l'échéance de 2015", qui "permet de maintenir la pression sur les acteur", tout en définissant "un objectif d'accessibilité intermédiaire pour 2015". Par exemple, pour les cafés et restaurants existants, ils estiment "essentiel de trouver des solutions adaptées": "plutôt accepter une pente plus raide à la place de deux marches que rechercher une application stricte de la norme et aboutir en pratique à une dérogation", écrivent-ils.

De même les mairies et les services de l'Etat pourraient, selon eux, "rendre accessibles leurs guichets, remettant à plus tard, par exemple, l'accessibilité de certaines salles de réunion".

Satisfait que le rapport prône le maintien de 2015 comme date butoir, Arnaud de Broca, secrétaire général de la Fnath, association des accidentés de la vie, a jugé aussi plus réaliste de "revoir un certain nombre d'exigences". Mais, a-t-il souhaité, "si on part sur un rééchelonnement des travaux, il faut des garanties sur leur réalisation."

À l'inverse, l'APF craint un "retour en arrière" car le rapport propose de définir ce qui doit être rendu accessible en priorité. Or "un bâtiment doit être accessible dans son intégralité, sinon il n'est pas accessible", juge l'association. "Ce qu'il faut, c'est décider comment on va s'y prendre pour mettre le turbo d'ici à 2015", a estimé M. Barbier. (Source: L'Ardennais)

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