vendredi, 04 janvier 2013

Champagne - Ardenne : Le secteur associatif fait des propositions pour améliorer le fonctionnement des MDPH de la région

 

 

Constatant des "disparités de fonctionnement" entre les maisons départementales du handicap (MDPH) des quatre départements de leur région (Ardennes, Marne, Aube, Haute-Marne), le Comité d'entente régional (CER) du champ du handicap de Champagne-Ardenne, qui regroupe 22 associations, a réalisé un état des lieux de leur fonctionnement respectif.

 

Différents modes d'organisation

 

Ces disparités sont dues notamment aux différents modes d'organisation choisis lors de la mise en place des MDPH ainsi qu'au financement de ces structures qui reste à la "discrétion" de chaque conseil général, rappelle au préalable le CER, qui signale qu'après six ans de fonctionnement des MDPH, ces inégalités "se trouvent renforcées par certaines interprétations des textes ou dysfonctionnements suivant les départements".
Dans son étude, le CER ainsi mis l'accent sur une demi-douzaine de thématiques, jugées "prioritaires".
S'agissant d'abord de la mission d'accueil et d'information des MDPH, le CER estime qu'elle doit être reconnue comme un service à part entière et que l'accueil, "moment particulier dans une démarche souvent difficile ou douloureuse", doit "permettre la mise en confiance de l'usager par des interlocuteurs formés".

 

L'évaluation, "moment clé"

 

Concernant la constitution du dossier, le CER pointe que "pour certaines situations de handicap, comme le handicap psychique, le dossier réglementaire ne permet pas de cerner suffisamment les difficultés de la personne et ses besoins de compensation". Il recommande notamment de suivre l'exemple des fiches complémentaires "handicap psychique" mises en place par la MDPH des Yvelines.
Et pour accompagner les familles dans le montage des dossiers, en particulier pour les situations complexes, il apparaît "souhaitable d'amplifier le conventionnement entre associations et MDPH".
Par ailleurs, s'agissant du "moment clé" que constitue l'évaluation de la situation de la personne par l'équipe pluridisciplinaire, la composition de cette dernière "doit pouvoir s'enrichir de compétences extérieures, par le biais de professionnels apportant de façon ponctuelle des connaissances supplémentaires".

 

Documents incompréhensibles

 

Autre point sur lequel s'est penché le CER : l'élaboration des plans de compensation et les notifications d'orientation. Si certaines MDPH "ont fait l'effort de la pédagogie et de la clarté", les membres du groupe de travail regrettent que "l'ensemble des départements n'aient pas adopté ces principes dans la construction des plans de compensation, adressant aux usagers des documents parfois incompréhensibles".
Dans ce domaine, le CER souhaite qu'un travail collectif soit mené en partenariat avec les associations "afin de donner des clés de communication entre les MDPH et les usagers et permettre ainsi à la personne de comprendre ce qui lui est proposé".
Le comité soulève également la question des notifications par défaut : il est en effet nécessaire que les notifications "soient réalisées en fonction de la situation de la personne et non pas selon la disponibilité des solutions sur le territoire".

 

Renforcer le partenariat

 

Le CER a par ailleurs constaté qu"il n'existe pas de suivi des décisions de compensation ou d'orientation" et recommande de prévoir un temps en aval pour la personne et sa famille, "afin de s'assurer de leur compréhension du plan d'aide et les accompagner dans la mise en oeuvre".
Enfin, il estime que le partenariat des MDPH avec les associations doit être renforcé et juge "dommage" que les établissements soient peu sollicités pour les projets de vie des personnes qu'ils accueillent, et que ce projet ne leur soit pas communiqué.
Avant de prévenir que "ce travail partenarial ne peut se faire sans une volonté politique forte des MDPH".
Les 22 associations qui constituent le Comité d'entente de Champagne-Ardenne souhaitent désormais "que soient prises en compte ces problématiques, déterminantes dans le parcours de la personne, mais également que certaines initiatives locales soient valorisées et puissent essaimer sur le reste du territoire régional, voire national".

E.C.

 

(Source : ASH, Actualités Sociales Hebdomadaires)

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