mardi, 16 octobre 2012

Après une hausse de 25 %, l'allocation aux handicapés va augmenter moins vite

Le gouvernement envisage de ne pas revaloriser l'allocation aux handicapés en avril prochain, pour limiter les dépenses. La prestation serait donc gelée pendant un an.

 

C'est la fin d'une période de forte augmentation, et une mauvaise nouvelle pour les personnes handicapées. Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, l'allocation aux adultes handicapés (AAH) a progressé de 25 %. Le vainqueur de la présidentielle de 2007 s'y était engagé : cette prestation versée sous condition de ressources à près de 1 million de bénéficiaires a été augmentée deux fois par an, en avril et en septembre, pendant cinq ans. La dernière hausse programmée, de 2,2 %, interviendra le mois prochain. L'AAH atteindra alors un maximum de 776,59 euros par mois.

 

Ce montant devrait ensuite être gelé pendant un an, la hausse suivante n'intervenant pas avant septembre 2013. C'est en tout cas ce que le nouveau gouvernement envisage à ce stade, afin de freiner la progression des dépenses publiques. Cette décision - qui doit encore être confirmée -n'est pas vraiment une surprise pour les associations de défense des personnes handicapées. « François Hollande n'a rien promis pour l'AAH pendant la campagne électorale, et l'exécutif n'a jamais rien indiqué de précis depuis », relève JeanMarie Barbier, le président de l'Association des paralysés de France (APF).

 

 

Les associations n'en sont pas moins critiques. « Augmenter l'AAH une seule fois par an n'est pas un problème en soi, mais les allocataires sont dans l'incertitude totale sur l'ampleur de la prochaine revalorisation. On revient à la situation d'avant 2007 », critique Arnaud de Broca, secrétaire général de la FNATH, association des accidentés de la vie. « Après la hausse du mois prochain, qui est le résultat des décisions du gouvernement précédent, nous réclamons une revalorisation au moins égale à celle du SMIC, qui a augmenté de 2 % en juillet », demande le président de l'APF.

 

 

Complément de revenus

Il est peu probable que le gouvernement les entende, l'objectif étant de brider une dépense qui progresse rapidement et dépasse systématiquement les prévisions. La prestation a coûté 7,2 milliards d'euros au budget de l'Etat en 2011, 200 millions de plus qu'estimé dans la loi de Finances initiale. Le nombre de bénéficiaires a atteint 930.000 en moyenne l'an dernier, soit 16 % de plus en cinq ans.

 

Cette progression spectaculaire est due à la revalorisation du montant de l'allocation. Comme il s'agit d'un complément de revenus, toute augmentation de son montant maximal permet à une population plus large d'en bénéficier. Le niveau actuel de 760 euros par mois reste, soulignent les associations, nettement inférieur au seuil de pauvreté (950 euros).

 

(Source : www.lesechos.fr)

Les commentaires sont fermés.