Il en était question dans un précédent article. Nous revenons sur le sujet des déchets médicaux à risque infectieux. Faute de solution, certains atterrisent dans la poubelle "classique". Pour remédier à cette situation, une borne a été installée à Bazeilles pour une utilisation sous condition.
Les DASRI (déchets d'activités de soins à risque infectieux) sont ces déchets:
- piquants ou coupants (aiguilles, stylos, seringues, lancettes, kit de perfusion, pompe à insuline),
- mous (pansements, seringues sans aiguilles, etc.),
- liquides ou semi-liquide (drains, produits sanguins, etc.) que près d'1,4 million de particuliers utilisent en France, à 90% des diabétiques.
Parfois, faute de circuit approprié ou par manque d'information, ces déchets se retrouvent dans le circuit classique de traitement des ordures ménagères, avec un risque non négligeable pour le personnel de collecte de tri, exposé aux coupures et autres contaminations. Dans le cadre de son activité pharmaceutique et de revendeur de matériel médical, Sylvain Hubert a été amené à réfléchir sur la gestion de ces DASRI.
Il faut savoir que votre pharmacien doit fournir un collecteur, bien souvent une petite boîte jaune dans laquelle les patients en auto-traitement doivent déposer leurs déchets médicaux et qu'ils ne doivent pas garder plus de trois mois chez eux. Seulement, que faire de cette boîte jaune ensuite?
"Nous récupérions les collecteurs et en partenariat avec le groupe GC, spécialisé dans le traitement des déchets médicaux, ils entrent dans la filière spécifique pour leur élimination", explique Sylvain Hubert.
Mais ce n'est pas le cas partout et, bien sûr, le pharmacien ne récupère que les déchets de ses clients.
Sylvain Hubert a poussé la démarche un peu plus loin encore en faisant installer une borne sur la voie publique. Depuis trois semaines environ, à l'angle de la rue Flamanville et de la ruelle Fondue, à Bazeilles, une borne jaune est donc apparue avec des avantages évidents.
"Quand on donne un collecteur à un client, on lui donne également une petite étiquette avec un code anonyme qu'il met sur le collecteur. À toute heure, en toute autonomie, il peut ainsi déposer son collecteur dans la borne en entrant le code indiqué sur l'étiquette", explique Monsieur Hubert.
Plus besoin de se rendre à la pharmacie aux heures d'ouverture. La mairie de Bazeilles a mis à disposition l'emplacement, s'est chargée de son aménagement et fourni l'électricité. Pour le professionnel qu'est M. Hubert, le coût des étiquettes et du ticket délivré après chaque dépôt reste à sa charge et ne sera pas reporté sur la facture du client.
Toutefois, une réflexion pourrait sans doute être menée à une plus large échelle du territoire. Il n'existe en effet qu'une seule autre borne de ce type dans le sud du département. Ne serait-il pas en effet pertinent que les pharmacies se constituent en réseau pour s'associer à la gestion de ces déchets? Les collectivités territoriales doivent-elles intervenir? Une réflexion est déjà engagée, avec l'objectif de constituer un éco-organisme chargé de financer la collecte des DASRI, mais cela semble prendre du temps.
Les initiatives locales comme celle de Sylvain Hubert pourraient servir de support pour un dispositif plus général. Il apparait déjà que le Sirtom (syndicat intercommunal de ramassage et de traitement des ordures ménagères) prend en charge ce type de déchets, à sa déchetterie de Glaire. Par la suite, à la faveur d'un partenariat avec le centre hospitalier de Sedan, ces déchets sont éliminés selon un processus bien encadré. (Source: E.D - L'Ardennais)