mercredi, 29 août 2012

Christel Prado, présidente de l'Unapei:"La performance passe avant le handicap"

Ceux qui n'aiment pas le sport et qui espéraient en être débarassé suite à la clôture de Jeux Olympique devront encore prendre leur mal en patience car aujourd'hui débute les Jeux Paralympique. A ce propos, voici une interview de Christel Prado, présidente de l'Unapei, réalisé par le magazine La Croix.

La Croix: Les Jeux paralympiques ont-ils un impact positif sur l’estime de soi des personnes handicapées?

Christel Prado: Les Jeux paralympiques jouent un rôle positif auprès d’elles. C’est forcément très encourageant en effet de voir qu’on peut porter les couleurs de la France et la représenter à l’étranger malgré un handicap physique ou une déficience mentale. Cela tranche tellement avec les discriminations du quotidien! En fait, le temps des Jeux, la performance passe avant le handicap: on y voit des sportifs handicapés ayant une volonté de fer, capable d’un grand sens de l’effort… Autant de qualités qui les mettent sur un pied d’égalité avec les sportifs valides ».

La Croix: Constate-t-on, dans la foulée de cette compétition, une multiplication des vocations sportives?

Christel Prado: Il est difficile de le dire. Il faudrait d’ailleurs que des associations comme la nôtre profite de l’impact d’un tel événement pour faire la promotion du sport auprès des parents d’enfants handicapés. Car, de même qu’il est naturel d’inscrire un enfant valide à une activité sportive, de même les enfants souffrant d’un handicap devraient, eux aussi, avoir le réflexe de rejoindre les clubs sportifs. Ils auraient tout à y gagner, tant que sur le plan de l’estime d’eux-mêmes que sur le plan de la socialisation et même, plus simplement, sur le plan psychomoteur. À nous, associations, de surfer la tenue de ces Jeux paralympiques pour créer une dynamique en ce sens.

La Croix: Ces Jeux changent-ils le regard que porte la population sur les personnes handicapées?

Christel Prado: En partie, sans doute. Notamment parce que, comme je le disais, le handicap s’efface derrière la performance. Les personnes handicapées ont toutefois l’impression d’être encore cataloguées comme différentes. Il n’y a qu’à voir comment les compétitions paralympiques sont organisées. Nous plaidons depuis des années pour qu’elles se déroulent simultanément aux Jeux olympiques. Sans succès. Nous avons aussi bataillé, à coups de pétitions, pour que les chaînes du service public accordent aux Jeux paralympiques la place qu’ils méritaient. Tout cela montre bien qu’on ne voit pas encore tout à fait les athlètes handicapés comme des sportifs comme les autres.

La Croix: Ces Jeux s’accompagnent-ils d’une multiplication des dons aux associations?

Christel Prado: Je ne crois pas malheureusement. On ne le note pas en tout cas pas à l’Unapei. (Source: propos recueilli par Marie Boëton - la-Croix.com)   

mardi, 28 août 2012

Petit frère l'Orage de Marieke Aucante: Plus qu'un simple témoignage

La journaliste Marieke Aucante nous livre la magnifique histoire d’amour de sa famille dont la vie s’organise autour de son jeune frère handicapé.




Petit frère l’Orage, c’est Denis. Denis, le frère tant aimé, dont la vie est déchirée par les éclairs de l’épilepsie qui, à un rythme infernal, troublent son cerveau et ravagent son corps. Sa sœur, Marieke Aucante, journaliste, nous livre le récit d’une magnifique histoire d’amour. Et, au risque de paraître sous-estimer les douleurs et les souffrances du « petit frère » et de sa famille, une histoire de bonheur qui aura duré plus de cinquante ans. 

Contrairement à ce que suggèrent les mots maladroits échangés aux enterrements, son décès ne fut pas une « délivrance », mais une déchirure, une béance. Denis, aussi handicapé fût-il, était pleinement vivant. Et tout autour de lui, gravitait une famille attentive : des parents, une sœur aînée, Marieke, et sa propre famille, un jeune frère… Tout entiers dévoués à lui rendre le quotidien un peu moins rude.

Denis vit en Sologne. La nature, dans le déroulement de ses jours, ne tient pas le second rôle. La forêt, les étangs, les animaux jouent leur partition dans cette mélodie du bonheur, même si Denis peut à peine bouger. Il observe le monde de son fauteuil roulant que l’on poste devant la maison. 

Une maison, belle, fleurie, nette et propre, comme si sa maman voulait faire oublier les défaillances, déplaisantes, d’un corps malade. Malgré la charge de travail, malgré la fatigue accumulée pour soigner cet homme devenu adulte et si lourd, tout doit rester coquet, frais, accueillant. Portrait bouleversant d’une mère et d’un père, si aimants, si solidaires, si dignes, dans lesquels se retrouveront sans doute bien des parents qui combattent aux côtés de leur enfant handicapé.

Tout n’est pas idyllique. Le récit de Marieke Aucante, d’une belle écriture qui en fait plus qu’un simple témoignage, ne fait pas l’impasse sur les difficultés, sur les institutions défaillantes, les soignants qui font mal leur métier, la société qui ne laisse pas sa place à la personne handicapée. Elle n’a rien oublié des paroles blessantes, elle ne pardonne pas les incompétences ni les lâchetés. Sa plume peut se faire acerbe. En revanche, quelle tendresse pour le médecin de famille qui les a tous accompagnés, pour la jeune thérapeute qui soutient Denis dans ses activités artistiques ! Denis, l’ami du bleu, peint des tableaux éblouissants dans lesquels on entre comme dans un ciel.

 « Dieu, par l’intermédiaire de Denis, nous a offert, à notre famille et à moi, des dizaines d’années de bonheur sans interruption. Nous avions un Christ à portée de main, Denis nous disait les mots justes au bon moment, sans même les prononcer », écrit l’auteur à l’occasion de la cérémonie d’enterrement de son frère, sûre qu’il se tiendra à la droite du Père.

Elle n’est pas limpide et simple, la relation de Marieke avec Dieu. Dans les premières pages, elle relate ainsi un pèlerinage à Lourdes de funeste mémoire, avec sa grand-mère… Marieke Aucante est entière. Pas de demi-mesure dans son amour. Le lourd handicap entrant dans une famille n’autorise ni la mièvrerie ni les faux-semblants; il impose la franchise et la grandeur des sentiments. (Source: Dominique Quinio - la-Croix.com)

Petit frère l'orage, Marieke Aucante, Ed. Albin Michel, 261 p., 18 €.

Le handicap psychique au cinéma

Pour son premier long métrage, l’acteur découvert dans la série Kaamelott sur M6, choisit la thématique du handicap psychique. Pour ce film, il signe le scénario, la musique, l'un des rôles-titres, la production et, plus original, le montage ! A ses côtés, Isabelle Adjani tient le rôle de sa patiente.

Un véritable touche à tout. Pour ce film Alexandre Astier a dû se familiariser avec la thématique du handicap psychique.  « Je n’ai pas envie d’être là où l’on m’attend ! En fait, je me suis passionné sur la question de la relation malade psychique / bien portant. J’ai bossé avec des psys ». L’occasion pour lui de réaliser sa première comédie dramatique.

Pour l’anecdote, le roi Arthur de M6 ne devait pas se trouvait devant la caméra, son rôle aurait dû être interprété par Alain Delon.

David est ergothérapeute. Il exerce depuis peu dans une riche clinique suisse. Lorsqu'un matin il manque une de ses collègues à l'appel, on lui confie une patiente à accompagner pour une course en ville : Madame Hansen-Bergmann.

D'abord prudent et respectueux du protocole médical, David se montre procédurier. Mais au fur et à mesure qu'il côtoie sa patiente, sa curiosité grandit: tant de provocation et d'insolence, mêlées à de si soudaines vagues de détresse et de chagrin inexpliquées, ne peuvent cacher qu'un grand traumatisme. Ils ne reviendront pas à l'heure prévue…

David et Madame Hansen, en salles le 29 août 2012. (Source: Arthur Didier - Vivre FM Île de France)


 

Le manque de visibilité des personnes en situation de handicap à la télévision

Dans des courriers adressés à Rémy Pflimlin, Président de France Télévision, à plusieurs ministres - Marisol Touraine (affaires sociales), Aurélie Filippetti (culture), Valérie Fourneyron (sport), Marie-Arlette Carlotti (handicap) -, ainsi qu’à Michel Boyon, Président du CSA et Dominique Baudis, Défendeur des droits, l’APF fait part de son indignation quant l’absence de couverture en direct des jeux paralympiques par France Télévision.

Pour l’association, cette faible visibilité des personnes en situation de handicap dans les médias est une véritable discrimination.

L’APF demande donc à France Télévision de modifier sa programmation et espère être reçue par Rémy Pflimlin afin d’envisager, au-delà des jeux paralympiques, comment remédier au manque de visibilité des personnes en situation de handicap à la télévision. (Source: Réflexe-Handicap.org)

L’APF soutient également la pétition : « France Télévisions : Donnez aux Jeux Paralympiques la place qu'ils méritent ».

La pétition a créé le buzz début août sur Internet, aussitôt reprise dans la presse papier. Elle demande à France Télévisions une meilleure couverture des Jeux paralympiques de Londres, du 29 août au 9 septembre, pour lesquels aucune retransmission en direct des épreuves n’est prévue.

Lancée le 9 août via le site change.org par Benoît Coulon, sportif et supporter du handisport, et soutenue, entre autres, par Orianne Lopez, athlète qui participera aux Paralympiques sur le 100 m, elle a obtenu plus de 18 000 signatures. Dont celle de Jean-Marie Barbier, le président de l’Association des Paralysés de France qui déclarait mi-août sur France Info « On est en droit de demander que les compétitions pour athlètes handisport soient aussi bien retransmises par les médias qu’elles ne l'ont été pour les JO valides. »

Sous la pression, dans un communiqué en date du 14 août, France Télévisions a annoncé revoir sa grille de programmes pour donner plus de visibilité aux Paralympiques, à heure de grande écoute. Du 30 août au 8 septembre, un magazine supplémentaire animé par Patrick Montel sera ainsi diffusé tous les jours à 17h en semaine et à 15h le samedi sur France 2, en plus des programmes déjà prévus : un magazine quotidien de 52 minutes sur France 3 en fin de soirée pour relater les grands moments du jour et 2 minutes sur France 2 au journal de 20h (!) qui y consacrera son Image du jour, entre autres.

Reste que contrairement à d’autres chaînes européennes, comme Channel 4 en Angleterre, le service public français de la télé ne diffusera aucun direct des Jeux paralympiques. Un saisissant constraste par rapport aux 16 heures de direct quotidien lors des JO. (Source: V.DC - Faire Face)

lundi, 27 août 2012

Les Jeux Paralympiques de Londres à guichets fermés

Grisés par le succès des jeux Olympiques, les Britanniques attendent avec ferveur l'ouverture mercredi des plus grands jeux Paralympiques de l'histoire, qui devraient se tenir pour la première fois à guichets fermés devant près de 2,5 millions de spectateurs.

Cent soixante-six pays sont attendus, davantage qu'à Pékin en 2008, et le nombre de sportifs passera de moins de 4.000 en Chine à environ 4.200, selon les organisateurs. Plus de 3.000 figurants animeront la cérémonie d'ouverture mercredi à 19H30 GMT, baptisée "Enlightenment" ("Illumination").

La Chine avait déjà placé la barre très haut en 2008 et contribué à une meilleure visibilité des sportifs handicapés, habitués à évoluer dans l'ombre de leurs homologues valides. Mais les Britanniques promettent de faire encore mieux. Le Premier ministre David Cameron a assuré que ce serait "les meilleurs, les plus grands, les plus incroyables jeux Paralympiques qu'on ait jamais vu".

Le Comité international paralympique table sur les premiers Jeux à guichets fermés - 2,3 millions de billets sont déjà vendus sur les 2,5 proposés. Et environ 4 milliards de téléspectateurs, encore un record, devraient suivre les onze jours de compétition.

Après quelques adaptations des sites olympiques, tout est fin prêt, selon les organisateurs.

"Les jeux Olympiques ont été un test fantastique pour les jeux Paralympiques", selon Paul Deighton, directeur général du Comité d'organisation des jeux Olympiques et Paralympiques de Londres (Locog).

Et ils constituent un retour aux sources puisque c'est près de la capitale britannique, à l'hôpital de Stoke Mandeville, qu'un médecin eut l'idée de faire faire du sport à des blessés de guerre puis, en 1948, d'y organiser une compétition internationale. Les premiers jeux Paralympiques eurent lieu à Rome en 1960. Cinquante-deux ans plus tard, les athlètes tenteront jusqu'au 9 septembre d'oublier et de faire oublier leur handicap pour se concentrer sur les performances sportives.

Les Britanniques s'emploieront à imiter le succès de leurs homologues valides, qui ont fini troisièmes des JO avec 29 médailles d'or, derrière la Chine et les Etats-Unis. En handisport, ces trois pays forment avec l'Ukraine un top 4 au palmarès inégalé. La Chine avait raflé 211 médailles dont 89 en or aux derniers Paralympiques. Mais les Chinois, qui n'ont réussi à se qualifier que dans 15 disciplines sur 20, ont reconnu que la partie serait sans doute plus rude à Londres. L'équipe britannique, deuxième des trois dernières éditions, a des raisons d'espérer finir sur la plus haute marche du podium.

Parmi les autres poids lourds du handisport figurent l'Australie, l'Afrique du Sud, le Canada, la Russie et le Brésil, qui accueillera les Jeux de 2016. Quant au Sud-Africain Oscar Pistorius, il sera certainement la star des Paralympiques. Amputé des deux jambes et équipé de lames en carbone, "Blade Runner" court aussi vite que certains valides, au point d'avoir été le premier athlète de sa catégorie à participer aux JO. Début août à Londres, il a atteint les demi-finales du 400 mètres et couru la finale du relais 4x400 m. Sa finale du 100 m, le 6 septembre, devrait être LA course à suivre.

Londres marquera aussi le retour du "sport adapté" réservé aux déficients intellectuels, exclu des Jeux à Sydney en 2000 après une tricherie. (Source: Métro)