jeudi, 03 mai 2012

L'Afssaps laisse la place à l'ANSM

Le gouvernement tire les leçons de l’affaire du Médiator. Depuis ce mardi en effet, l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), fortement critiquée pour son implication dans ce scandale retentissant, n’est plus. La démission de son président de l’époque, Jean Marimbert, n’aura ainsi pas suffit.

Un an et demi après les révélations publiques des agissements des Laboratoires Servier, l’Afssaps, dissoute, laisse la place à une nouvelle agence, l’ANSM (l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Ce changement est une conséquence de la loi du 29 décembre 2011 sur le renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé, visant notamment à réglementer les liens d’intérêt entre les professionnels de santé et l’industrie pharmaceutique. Dotée de moyens renforcés, l’ANSM se veut donc plus transparente, plus réactive et surtout moins dépendante des entreprises du médicament.

Pour son Président et directeur, Dominique Maraninchi, il s’agit « d’un changement en profondeur. Obligation est faite pour tout le personnel d’encadrement de déclarer publiquement ses liens d’intérêt. Un comité de déontologie de l’expertise a été aussi mis en place pour vérifier que les experts chargés d’évaluer les risques des médicaments sont totalement indépendants de leurs fabricants. »

Parmi les autres mesures, le conseil d’administration de l’ANSM a été élargi aux politiques (députés et sénateurs) ainsi qu’aux représentants des associations des usagers du système de santé. Par contre, les membres de l’industrie ont été exclus de ce même conseil d’administration mais aussi d’autres instances comme la commission qui autorise la mise sur le marché des nouveaux produits.

Outre cette nouvelle agence, la loi du 29 décembre 2011 prévoit également un contrôle renforcé de la publicité ou encore une meilleure surveillance des prescriptions de molécules qui sont réalisées en dehors de leur autorisation de mise sur le marché. Ce qui fut le cas du… Médiator. (Source: O. Clot-Faybesse - Faire Face) 

Le handicap sous un jour inédit

Donner à voir les personnes en situation de handicap sous un jour inédit : tel est l'objectif de Karine Lhémon, photoreporter pour Faire Face et artiste plasticienne. Elle est à l'affiche du Salon de Montrouge (92) qui ouvre ses portes demain et jusqu'au 30 mai à la jeune scène artistique contemporaine. Un événement qui, comme c'est le cas depuis quatre ans, offre en parallèle de la sélection officielle, un espace à 10 artistes-élèves d'une école d'art. Ceux de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne - Département Arts plastiques et sciences de l'art, dont fait partie Karine Lhémon, ont intitulé leur exposition "Blank generation".

Faire Face : Au Salon de Montrouge, vous présentez une série de photos intitulée "Marine et Aziz" qui rejoue la déposition du Christ par la Vierge. Pourquoi le recours à des personnes handicapées comme modèles ? art,handicap,salon de montrouge,karine lhémon

Karine Lhémon : Aujourd'hui le corps se doit d'être parfait, beau et en bonne santé. Etre atteint d'un handicap – ce qui peut arriver à n'importe qui - suppose une acceptation, une "traversée" et l'intériorisation d'une différence physique, constamment soumise au regard des autres. Je m'intéresse depuis le début de ma pratique professionnelle, que ce soit dans les commandes ou mes recherches artistiques, à toutes formes d'exclusion. Avoir une singularité comme un plus, et non comme un obstacle.

De plus, je travaille sur la "notion d'entrevoir" : mes modèles ont-ils vraiment un handicap ? Sur les photos ce n'est pas forcément visible: on peut se poser la question car ce n'est pas ce que je cherche à donner à voir a priori. Ils renvoient plutôt à nos propres handicaps.

De plus, souvent, la photographie est perçue comme un médium vrai. On croit aux images qu'on voit. Mais il n'y a pas de vérité de l'image, que des "vraies fausses" images. L'art est une manière de donner une idée de l'image vraie, mais qui est toujours subjective et existe comme représentation.

Dans la photographie existe la notion d'image acheiropoïète, c'est-à-dire "non faite de main d'homme" comme l'image du Saint Suaire de Turin photographié au début du XXe siècle, et qui  révélait la sainte face du Christ. Or, une étude scientifique postérieure a prouvé que ce suaire date du XIIIe  siècle. Néanmoins de nombreux croyants continuent d'avoir foi en cette image...comme étant celle de Jésus en personne.

FF : Comment se fait le passage - ou le partage - entre vos pratiques de photoreporter et d'artiste dans le traitement du handicap ?

K.L. : Pour moi, il est très important d'établir des passerelles entre les deux pratiques. Dans mes reportages, je traite toutes formes d'exclusion : précarité, chômage, maladie, handicap, etc. Quant au thème central de mes recherches, il s'agit de l'entre-deux identitaire, qui rejoint mon intérêt pour le handicap. Au fil des rencontres, une phrase revient souvent : « J'en ai assez d'être vu seulement comme une personne handicapée. »

Or ce qui m'intéresse, c'est la notion d'anormalité, conceptualisée par le philosophe Gilles Deleuze. Entre anormalité et anomalie : non pas une situation hors normes, mais singulière.

FF : En quoi les personnes handicapées sont-elles une source d'inspiration singulière?

K.L. : Marc Quinn est un artiste contemporain anglais qui a exposé à Trafalgar Square, à Londres, une sculpture monumentale d'une femme artiste, nue, enceinte, et ...handicapée. Cela a suscité un énorme tollé. Or l'amiral Nelson amputé d'un bras trône au sommet de sa colonne sur cette même place et ça n'a jamais gêné personne. Songez aussi à la Vénus de Milo dont la beauté est incontestable! Marc Quinn explique que, pour lui, les personnes handicapées sont les "héros modernes". Je reprends volontiers cette affirmation à mon compte.

FF : N'y a-t-il pas un danger à envisager les personnes en situation de handicap de façon manichéenne, soit en victimes, soit en "héros modernes" ?

K.L. : J'ai rencontré des personnes avec toutes sortes de handicaps qui ont des vies très actives : elles sont exemplaires pour moi à bien des égards. Il s'agit d'un héroïsme ordinaire face à toutes les difficultés rencontrées dans nos sociétés normatives pour toute personne vivant avec ses différences : à travers mon travail je veux lutter contre la tyrannie des apparences et questionner sur les parts d'étrangeté qui existent ...en chacun de nous.

(Propos recueillis par Bastien Gari - Photo © Bastien Gari/ Karine Lhémon - Série "Marine et Aziz", 4 photographies couleur tirage papier offset)

mercredi, 02 mai 2012

Prix Handilivres 2012

Vous avez écrit un livre traitant d'un sujet relatif au handicap ? Un roman, une biographie, un guide, un livre adapté ou de jeunesse ? Alors, vous pouvez concourir au prix Handi-Livres 2012.

Il vous suffit de renvoyer votre dossier de candidature (à télécharger sur www.handilivres.fr) au plus tard le 04 juin prochain. Vous y trouverez également tous les détails, règlement et conditions de participation.

La remise des prix de cette 7ème édition aura lieu le 1er octobre 2012 à la Bibliothèque Nationale de France (BNF). Créé à l'origine par la Mutuelle Intégrance, ce concours est organisé, pour la 2ème année consécutive, par le Fonds Handicap & Société et la BNF. Le Fonds Handicap & Société par Intégrance, à travers le Prix Handi-Livres, veut contribuer à une meilleure connaissance du monde du handicap ainsi qu'à une meilleure intégration des personnes handicapées dans la cité.

Dans cette optique, le Prix Handi-Livres a pour but d'encourager auteurs et éditeurs et de mettre en lumière des personnes handicapées ou des ouvrages traitant du handicap.

À vos plumes !

La place des travailleurs handicapés dans l'entreprise

Mettant à profit la proximité de tous les acteurs et afin d'en optimiser les résultats, la DIRECCTE (direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) et Jean-Claude Caillaud, président du CBE, ont opté pour un nouveau mode d'expression, en faisant appel à un journaliste-animateur, Michel Cossardeaux.

Une forme de communication désormais appelée à se renouveler dans l'année sur des thématiques variées. Cette formule, via l'interface d'un médiateur neutre, a permis de cibler l'objectif initial en confrontant points de vue et témoignages dans le monde complexe et en perpétuelle mutation qu'est celui du travailleur handicapé et de sa place dans l'entreprise.

C'est autour d'une question centrale que s'est cristallisé le débat. "Le travailleur handicapé du bassin d'emploi du pays sedanais a souvent plus de 50ans avec une nette augmentation de cette tranche d'âge (+ 38,6%) entre 2010 et 2011. Son handicap est de type moteur et son reclassement dans l'entreprise n'a pas été possible. Son niveau de qualification est bas. Depuis 2005, la part moyenne des travailleurs handicapés dans les entreprises n'a pas varié, avec 4,5% de présence".

Tour à tour, M. Catrin de Cap emploi08 et Mme Aude Grandao, responsable commerciale à l'AAPH (association d'aide aux personnes handicapées) ont balayé tous azimuts le paysage de la relation, travailleurs handicapés-entreprise.

Plusieurs chefs d'entreprises, des syndicalistes, Bernard Guidez (CGT) ou Alain Leterme (syndicat des CHRD-UIMH des Ardennes), ont convergé sur une approche consensuelle et réaliste du problème: permettres aux personnes handicapées de travailler selon leurs capacités. Alexandre Catrin a fait état d'un nombre croissant d'entreprises faisant un effort par rapport à l'emploi des personnes en situation de handicap.

La preuve? Dans le Sedanais comme dans le département, les entreprises sont de moins en moins nombreuses à devoir payer l'intégralité de la contribution AGEFIPH demandée lorsque l'entreprise ne respecte pas le quota de 6% de  travailleurs handicapés.

Mme Aude Grandao, a présenté le fonctionnement d'un ESAT, établissement ayant pour but de favoriser l'insertion des handicapés en leur fournissant un travail adapté à leurs compétences.

L'AAPH emploi 367 travailleurs handicapés répartis en six ateliers travaillant pour le compte d'entreprises et ce, dans tous les domaines d'activités. Association loi 1901 à but non lucratif, les bénéfices sont réinvestis dans le matériel et les bâtiments.

Mme Grandao a témoigné, elle aussi, du fait que son association était de plus en plus sollicitée par les entreprises et les collectivités. (Source: L'Ardennais)

Handi Valide Aventure

Le Comité Régional Handisport, organise en collaboration avec tous les partenaires sollicités (dont le Comité Départemental Handisport des Ardennes - CDH 08), un Handi Valide Aventure, le 02 juin 2012 au Lac des Vieilles Forges. 

Le Handi Valide Aventure, apparenté à un raid, est un évènement sportif accueillant des équipes composées de trois personnes: une personne en situation de handicap et deux valides. Lors de cette journée diverses activités de pleine nature seront proposées à tous et adaptées à tout type de handicap (fauteuil tout terrain, joëlette, voile, canoë kayak, tir à l'arc, sarbacane....). Cet évènement s'inscrit dans une véritable dynamique d'intégration et de mixité sociale. Cette année, le Comité Régional handisport Champagne-Ardenne (CRHCA) souhaite inscrire cet évènement dans un projet de développement durable avec une sensibilisation à l'écologie et au tri selectif.

Pour consulter le dossier d'explication-inscription pour le Handi Valide Aventure, cliquez ici. Pour voir l'affiche, cliquez ici.