mardi, 05 juin 2012
Encore du sport...
Aux Jeux Paralympiques de Londres cet été, les athlètes espèrent des médailles mais comptent aussi sur la médiatisation de la compétition pour donner de l'espoir aux personnes handicapées et contribuer à donner du handicap une image positive.
On m'avait dit "Tu ne feras jamais de sport", se souvient l'escrimeur Romain Noble, champion d'Europe en 2011 malgré une maladie congénitale qui lui rend la marche difficile. A 31 ans, il devrait défendre les couleurs de la France aux Jeux Paralympiques, organisés à partir du 29 août, une quinzaine de jours après la fin des jeux Olympiques (27 juillet-12 août) et leur couverture médiatique gigantesque.
Il a découvert l'escrime vers 14 ans. Il l'a d'abord pratiquée debout, avec les valides, avant de se lancer dix ans plus tard dans le "handisport", en fauteuil roulant, ce qui lui permet de se frotter désormais au plus haut niveau. "J'ai toujours été un compétiteur; préparer les Jeux, c'est ce que j'ai toujours voulu faire", poursuit le jeune homme, modeste malgré son palmarès.
Il pourra compter sur le soutien enthousiaste de la multi-médaillée Laura Flessel-Colovic, qui a découvert le handisport il y a une quinzaine d'années. "Dans mon club, les entraînements étaient communs, valides et handisport. La seule différence, c'est qu'ils sont en fauteuil", témoigne l'épéiste. Double championne olympique (en individuel et par équipes en 1996), récemment désignée porte-drapeau de la délégation française aux JO, Laura Flessel est marraine du Club des supporters Handisport et compte bien mettre sa notoriété au service des athlètes handicapés. La championne s'est d'ailleurs déjà entraînée en fauteuil "pour gagner en maîtrise du corps et en puissance au niveau du bras". Avec eux, elle a découvert "des passionnés qui avaient des rêves olympiques comme nous".
Aller aux Jeux, c'est un défi sportif avant tout, explique Romain Noble, qui espère "la plus belle des médailles". La France souhaiterait intégrer le top 10 des nations, après avoir fini douzième à Pékin en 2008. Mais pas seulement. C'est aussi "une revanche sur la vie" qui donne de l'espoir aux personnes handicapées, explique l'athlète. Cela les aide à "croire en de nouveaux rêves", abonde Laura Flessel et peut aider le grand public à oublier certains "préjugés" sur le handicap.
Mais, comme le dit Gérard Masson, président de la Fédération française handisport, "pour que le gosse au fin fond du Gers se dise que c'est possible+", il faut des images à la télévision. Après avoir tapé du poing sur la table après les Jeux de Pékin, qu'elle estimait insuffisamment couverts, la Fédération compte sur un regain d'intérêt cette année.
La présence d'une "star" comme le coureur de 400m sud-africain Oscar Pistorius, auteur de performances remarquables malgré ses prothèses de jambes, et qui espère devenir le premier athlète handicapé à se qualifier pour les JO avec les valides, pourrait donner un coup de projecteur sur le handisport.
France Télévisions promet "un magazine de 52 minutes pour tous les grands moments de la journée" et "l'image du jour" à 20H30, tandis que son site internet retransmettra toutes les compétitions en direct. "On a besoin d'images", insiste Laura Flessel. "On a besoin de reconnaissance pour aller démarcher (des sponsors), pour faciliter l'intégration des sportifs de haut niveau dans les entreprises".
Elle plaide d'ailleurs pour que les Paralympiques soient organisés moins longtemps après les JO. Il faudrait aussi ne pas éteindre la flamme olympique entre les deux compétitions, ou bien qu'on "mêle les deux flammes", celle des JO et celle des Paralympiques, plaide encore la championne. (Source: La Voix du Nord)
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Assistance sexuelle: quelle sera la position de Hollande?
Roselyne Bachelot l’avait répété à maintes reprises. L’ancienne ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale était «rigoureusement, formellement, totalement opposée» à l’assistance sexuelle. Quid de cet épineux sujet à l’heure de l’alternance?
«Avec l’arrivée de François Hollande et de son gouvernement, nous souhaitons que la question de l’assistance sexuelle des personnes en situation de handicap fasse enfin l’objet d’un débat national», explique Pascale Ribes présidente de l’association CH(S)OSE qui soutient la création de dispositifs concernant la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap. «Il s’agit de sortir du seul argument assistance sexuelle égale prostitution, et de mettre tous les interlocuteurs concernés autour d’une table pour trouver une solution juridique, éthique et humaine qui permette d’apporter une réponse à celles et ceux qui, du fait de leur handicap, ne peuvent avoir accès à leur sexualité.»
Interpellé pendant la campagne, le candidat socialiste n’avait pas répondu à l’association. C’est dans les pages du magazine Faire face qu’il s’était exprimé. A la question «Allez-vous autoriser la création de services d’accompagnement sexuel pour les personnes lourdement handicapées ?», François Hollande avait déclaré alors : «C’est un débat difficile. L’aspiration de chacun à une vie affective et sexuelle est légitime. Mais nous ne devons pas aboutir à une solution qui reviendrait à organiser un service de prostitution. Nous devrons mener ce débat, regarder ce qui se passe dans d’autres pays, sans préjugés.» Une réponse évasive qui laisse dans le flou aussi bien les militants pour les assistants sexuels que les opposants. (Source: Anne-Claire Genthialon - Libération)
Dans le département des Alpes Maritimes, plusieurs associations se sont regroupées dans le but de parler du handicap et de la sexualité et de sensibiliser au fait que les personnes en situation de handicap ont le droit à une vie sexuelle. Vous pouvez consulter le blog du collectif en cliquant ici.
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lundi, 04 juin 2012
La Boccia dans le sang
Le magazine Faire Face du mois de juin parle du salon Autonomic Paris, des chantiers du nouveau président, du handicap au Cambodge et de la conduite pour les personnes en situation de handicap.
Mais l'article dont nous allons vous parler concerne la Boccia, que vous avez peut-être déjà eu l'occasion de pratiquer. C'est l'un des sports que propose CDH08 lors des évènements qu'ils organisent. C'est aussi l'un des sports que nous proposons aux jeunes de pratiquer lorsque nous allons dans les établissements scolaires.
Depuis quatre ans, David Lemonique se passionne pour la boccia, une pétanque adaptée. Au point même de figurer parmi les meilleurs joueurs français. Une satisfaction qu'il partage avec sa "coach", éducatrice sportive dans le foyer où il vit, qui l'a initié à ce sport encore mal connu du grand public.
La boccia? David Lemonique n'y pensait pas. Sportif inconditionnel, ce trentenaire pratique le foot-fauteuil depuis plus de dix ans, s'est essayé à la sarbacane et au tir à la carabine [sports qu'il est aussi possible de pratiquer grâce à CDH08] avant de découvrir cette discipline qui reprend les règles de la pétanque. Seules différences: les boules sont rouges, bleues, et une boule blanche, appelée le jack, remplace le traditionnel cochonnet.
Autre particularité, et non des moindres: ce sport n'est ouvert qu'aux handicaps les plus lourds. Il permet ainsi aux personnes dépendantes, comme David qui est atteint d'infirmité motrice cérébrale, de faire appel à un assistant pour les lancers.
C'est en 2008 que David découvre la boccia, grâce à Stéphanie Lemaître. Educatrice sportive spécialisée en activités physiques adaptées, elle propose aux résidents du foyer APF Guillaume d'Achon de Rennes - où il habite, dans un appartement indépendant - de pratiquer le sport malgré leur handicap et les limites physiques qui en découlent. David se fait aussitôt remarquer. "J'ai compris qu'il était douée... Il s'est très vite décomplexé", s'enthousiasme Stéphanie. Elle décide de le coacher pour qu'il progresse plus rapidement. "Peu d'apports techniques de ma part, surtout un travail de soutien psychologie, mental. Pour dire vrai, David est meilleur que moi..." Ce que confirme timidement l'intéressé. "Je la bats presque à chaque fois!"
Le jeune homme gravit très rapidement les échelons pour devenir trois fois champion de Bretagne, puis double champion interrégional, et finalement participer aux championnats de France en mars dernier, à Brest. Une compétition riche en émotions, avec une quatrième place à la clé. "Une déception sur le moment... Mais avec du recul, je suis content de moi. Pour une première, ça aurait pu être pire."
David n'est pas avare d'ambitions. Pour les prochains championnats de France, il vise "un podium. Et pourquoi pas la victoire..." Il voit même à plus long terme. "Les Jeux paralympiques? Pour cette année, c'est raté, la France ne présente pas d'équipe. Mais en 2016, qui sait?" Un rêve pas si inacessible, quand on sait que ce sport, paralympique depuis 1992, est en plein développement dans notre pays, même s'il reste mal connu du grand public.
A l'échelle du foyer, la réussite de David est plus que positive. "L'engouement autour des championnats de France était énorme. C'est très stimulant pour l'activité sportive, de plus en plus de personnes s'y mettent", se félicite Stéphanie. Et quand on demande à David si le succès ne lui monte pas à la tête, il préfère plaisanter: "Je me dis que j'ai plus de chances d'aller aux JO en m'entraînant à la boccia qu'avec mon niveau de foot-fauteuil." Car cet homme réservé est un sportif passionné et plein d'humilité. La marque des champions... (Source: Milan Lebas - Faire Face)
Pour avoir des informations sur les sports proposés par CDH08, vous pouvez les contacter au 03 24 32 46 89.
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