lundi, 17 décembre 2012

Pas de montagnes russes pour le jeune aveugle

2012121750cea52802bd0-0-701307.jpgNon, on ne peut pas profiter de toutes les attractions foraines sans restrictions. Ce jeune Rémois de 10 ans, que nous appellerons Christophe, l'aura appris, de façon un peu douloureuse, cette fin de semaine : samedi après-midi, il souhaitait faire un tour sur le « Bad trip », un manège du genre montagnes russes à la foire de Noël de Reims.

 

Mais il s'est vu refuser l'accès à l'attraction en raison de sa double infirmité : Christophe est aveugle et, même s'il marche, il est aussi handicapé des jambes.

 

Cahier des charges draconien

 « J'accompagnais Christophe et son grand frère, raconte le grand-père de l'enfant, nous avions déjà fait plusieurs attractions sans problème, dont la grande roue, mais quand nous nous sommes présentés au « Bad trip », on nous a dit que ce n'était pas possible pour Christophe, parce qu'il ne voyait pas, et que ça posait un problème d'assurance. Je trouve ça anormal, pour moi c'est de la ségrégation ! C'est d'ailleurs la première fois que Christophe se fait refouler de quelque part ! »

Problème d'assurance ? Nous avons interrogé les gérants de l'attraction, M. et Mme Boursier : « Effectivement, nous n'aimons pas refuser des clients, mais nous avons dû dire non à cet enfant, en raison de notre cahier des charges ; il nous impose des contraintes draconiennes, de niveau européen, pour avoir le label Tuv. En raison de ce cahier des charges, nous ne pouvons pas par exemple, accepter des enfants en dessous d'une certaine taille, ni des personnes en état d'ébriété. Et pour bien faire il faudrait même demander aux gens s'ils ne sont pas toxicomanes ! Et c'est pareil pour des personnes souffrant d'un handicap physique. Nous en étions même gênés, mais on ne pouvait pas faire autrement. Parce que, quand tout se passe bien, il n'y a pas de problème, mais qu'est-ce qui se serait passé en cas d'incident ? » Eternelle question qui justifie le fameux principe de précaution.
 

Les forains précisent que si le garçon avait « seulement » été non voyant, cela n'aurait pas été gênant, et il aurait pu accéder au manège, mais c'est son handicap aux jambes qui s'est avéré rédhibitoire. Version contestée par l'intéressé et sa famille, selon lesquels c'est la cécité seule qui aurait motivé le refus. Au bout du compte, quelle qu'en fût la raison, le garçon s'est senti frustré.

 

(Source : L'Union)

vendredi, 07 décembre 2012

Communiqué de Presse de l'APF : Vivre avec moins de 776€/mois : les personnes en situation de handicap seraient privilégiées ?

 

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A quelques jours de la conférence nationale de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale qui aura lieu les 10 et 11 décembre, l’Association des paralysés de France (APF) a pris connaissance des rapports thématiques produits par les différents groupes de travail.

Alors que près de 2 millions de personnes en situation de handicap ou atteints de maladie invalidante vivent largement sous le seuil de pauvreté (avec moins de 776€ / mois), ces rapports qui vont alimenter les travaux de la conférence et les grandes lignes du futur plan quinquennal ne proposent aucune mesure directe pour améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap !

Les personnes en situation de handicap ou atteints de maladie invalidante ne pouvant pas ou plus travailler sont-elles condamnées à rester toute leur vie dans la grande précarité ?

Ces personnes sont-elles des privilégiées comme semble le suggérer ces rapports ?

L’APF déplore le désintérêt marqué pour cette question et refuse cette vision selon laquelle une situation de handicap entraîne fatalement l’installation dans une situation de précarité durable !

 

Retrouvez l'ensemble du Communiqué de Presse en cliquant ici....

3ème Parlement européen des personnes handicapées : dégradation des droits !

drapeau-europeen.jpgLe 3ème Parlement européen des personnes handicapées, organisé par l’intergroupe parlementaire handicap en lien avec le Forum européen des personnes handicapées (FEPH), se tenait hier à Bruxelles. Tous les Etats membres étaient représentés par délégations des conseils nationaux des personnes en situation de handicap.

En ce qui concerne la France, c’est le CFHE qui a coordonné la présence d’une délégation française. Celle-ci constituait l’une des plus importantes avec près de 60 personnes représentant les différentes associations. Une dizaine de personnes de l’APF étaient présentes.

 

Lors de cette session du Parlement européen a vu se dérouler de multiples interventions croisées entre parlementaires et représentants des associations et l’adoption à l’unanimité d’une résolution : « Une vision pour la prochaine décennie : mettre en œuvre la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées en période de crise ». Un « appel » à l’appui de l’Union européenne qui a elle-même signé la convention. A noter que ce texte été travaillé en amont par les conseils nationaux des 27 états membres. Le FEPH va désormais le décliner en plan opérationnel.

 

Un message fort est ressorti de cette session : l’inquiétude unanime des mouvements de personnes en situation de handicap en Europe sur les plans d’austérité et leurs conséquences pour les personnes (ainsi l’exemple de l’Espagne dimanche dernier). Dès l’ouverture de la journée, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a lui-même constaté que les personnes en situation de handicap étaient de plus en plus dans des situations de pauvreté…

 

A lire aussi :

- l’intervention de Pascale Ribes, présidente du CFHE (à venir)

- l’intervention de Laëtitia Petitjean, coordinatrice de la commission nationale de la politique de la jeunesse à l’APF

 

(Source : http://www.reflexe-handicap.org/)

mercredi, 05 décembre 2012

Handicapé mais au volant d'un 40 tonnes

2012120350bc305bdeac0-0-693758.jpgMalgré une amputation fémorale, Michel Driss a pu reprendre son métier de routier. Les transports Bréger ont parié sur sa motivation et l'ont recruté.

PENDANT 23 ans, Michel Driss a parcouru les routes de l'Europe au volant d'un poids lourd, un métier qu'il pensait ne jamais reprendre après avoir subi plusieurs pontages artériels, dont le dernier pratiqué en 2004, avec à la clé le statut de travailleur handicapé.
Avec un même moteur essentiel à ce redémarrage, celui d'une motivation partagée d'un employeur et d'un candidat à l'embauche, c'est pourtant ce qui est arrivé. Michel Driss a signé un contrat à durée indéterminée (CDI) aux transports Bréger, société installée en zone industrielle des Étomelles qui emploie aujourd'hui vingt-neuf salariés.

« C'était inespéré »

L'histoire de ce retour dans la cabine d'un camion de 40 tonnes est d'autant plus remarquable que cette rencontre s'est faite à l'initiative d'Alexandre Devilliers, le directeur d'agence de Bréger à Soissons.
« Afin de mettre en place une nouvelle ligne pour Renault entre Metz et Rouen, j'avais besoin de recruter six conducteurs en CDI et il m'a semblé naturel de réserver au moins l'un de ces postes à un travailleur handicapé », explique Alexandre Devilliers qui a donc pris contact avec Cap Emploi.
Bertrand Doudoux, conseiller en insertion à Cap Emploi 02 a immédiatement pensé à Michel Driss, l'un des travailleurs handicapés dont il assurait le suivi.
« Pour moi, c'était inespéré. J'avais presque tourné la page par rapport à mon ancien métier », confie Michel Driss.

Adapter le poste

Pour le directeur d'agence de Bréger, le premier contact avec le candidat au poste créé a été très positif. « L'entretien m'a permis de sentir la motivation et l'envie de reprendre le travail de Michel Driss », souligne Alexandre Devilliers. Pour autant, il restait un verrou important à faire sauter : l'adaptation du poste de travail au handicap du salarié, avec cette difficulté supplémentaire que c'est la jambe droite de Michel Driss qui est appareillée, celle qui freine et accélère. Autre exigence du transporteur, il fallait que le poids lourd ainsi aménagé reste utilisable par un chauffeur valide.
« L'Agefiph (lire par ailleurs) a financé entièrement l'étude ergonomique et les travaux d'adaptation du poste ainsi que la formation de M. Driss », indique Bertrand Doudoux. Quand la cabine est revenue d'Ardèche, là où une société spécialisée l'a équipée, un formateur a aidé Michel Driss pour la prise en main. « J'avais déjà un peu l'habitude avec ma voiture, mais le plus dur, c'était le cercle d'accélérateur que je commande avec les mains », reconnaît le conducteur qui n'était pas remonté dans un camion depuis plus de 8 ans.
Ce pari réussi de Bréger lui a valu de recevoir, il y a quelques jours, un trophée Hand'Innov décerné par le Medef de l'Oise.
Philippe ROBIN
probin@journal-lunion.fr
Breger est le premier groupe de transport indépendant de France, avec 9 agences dans l'hexagone et des filiales en Espagne et au Portugal. Le siège est basé à Laval (53) la société emploie environ 700 personnes.

 

(Source : l'Union)

mardi, 04 décembre 2012

Une journée de sensibilisation et d'échanges sur le handicap

2012120450bd810f082a7-0-694349.jpgLa plate-forme de préparation et de distribution du courrier de La Poste a reçu les acteurs locaux et régionaux du handicap le temps d'une journée.

 

Une journée pour ouvrir le dialogue. La Poste a organisé une journée de sensibilisation autour du handicap à destination de ses agents à la plate-forme de préparation et de distribution du courrier à Charleville-Mézières. Environ 150 salariés ont ainsi pu découvrir de nombreux ateliers animés par des associations et structures locales œuvrant dans le domaine du handicap.

« Les personnes en situation de handicap ne doivent pas vivre en vase clos. Leurs aptitudes sont plus nombreuses qu'il n'y paraît de prime abord. Pour peu que l'on aménage leur espace de vie ou de travail, ils sont bien évidemment capables d'être des acteurs comme les autres », expliquaient en substance les promoteurs de cette journée.

Démonstration, information, ateliers interactifs… Autant d'occasions pour les salariés de découvrir les difficultés que rencontraient les personnes handicapées au quotidien.

 

Un parcours en fauteuil roulant

Et quoi de mieux pour comprendre l'autre que de se mettre à sa place ? L'Association des paralysés de France (APF) avait ainsi installé un parcours que les postiers ont pu effectuer en fauteuil roulant.

En parallèle, Cendrina Duval, chargée de communication de l'Association nationale des aveugles et déficients visuels, a échangé avec les participants, accompagnée comme de son chien guide, Expert.

Ces derniers ont pu tester les facultés étonnantes de ce chien, qui a été dressé spécifiquement pour accompagner les personnes handicapées. De même, les facteurs ont pu apprendre à se déplacer avec une canne. Le cercle d'escrime a proposé aux postiers de tester la pratique de l'escrime en fauteuil. « Même assis, il est possible d'avoir une activité physique », souligna Benoît Guilley, le maître d'armes.

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A l'étage, l'Association ardennaise de promotion des handicapés (AAPH) tenait salon en présentant les différents travaux possibles au sein des établissements et services d'aide par le travail (Esat) : paillage de chaises… La Maison départementale des personnes handicapées avait également un stand pour informer les visiteurs.

 

Particulièrement actives au sein de La Poste et de France Télécom, les associations internes étaient présentes sur cette journée : l'APCLD, venant en aide aux collègues malades et/ou handicapés, Amitié (qui soutien les personnes victimes d'addictions), l'association des familles d'enfants handicapés, le don du sang et les secouristes.

 

Les sapeurs-pompiers de Charleville-Mézières ont terminé la journée en réalisant un exercice de désincarcération sur le parking de l'établissement - les accidents de la route étant une des causes majeures du handicap physique.

 

(Source : l'Ardennais)