jeudi, 18 avril 2013

Handi Surf: quand le handicap se dissout dans l’eau

jean-marc-saint-geours-handi-surf.jpgLes samedis après-midis, à la piscine Lauga de Bayonne, l’Association Chrysalide, en collaboration l’Association Nationale Handi-Surf, organise des séances aqua-ludiques pour les enfants en situation de handicap. L’ambiance est incontestablement joyeuse et, en y regardant de plus près, on s’aperçoit vite que le plaisir de l’eau est franchement contagieux… et bénéfique pour tous.

 

Miser sur le plaisir pour progresser
Comme me l’expliquent Marie Lagache, bénévole de l’Association Chrysalide, et Jean-Marc Saint-Geours, président de l’Association Nationale Handi-Surf, le but de ces séances est de ne pas fixer d’autres objectifs que le plaisir et la détente. Les enfants en situation de handicap, tout comme leurs parents, ont des emplois du temps chargés. Les parcours d’accompagnement et de rééducation sont parfois aussi contraignants que les programmes d’entraînement des sportifs de haut niveau. Alors, le samedi, parents et enfants se détendent librement, avec l’aide de l’eau. Des surfeurs viennent bénévolement transmettre leur savoir aquatique à travers le jeu, et y véhiculent sans le dire leurs valeurs de partage, de respect et de convivialité.

 

Canaliser l’énergie
Les enfants qui présentent des troubles du développement (par exemple, l’autisme) sont souvent hyperactifs et gèrent leurs émotions différemment de ce que nous avons l’habitude d’observer au quotidien. Pour certains d’entre eux, l’eau est une occasion de se défouler librement, de sauter dans le bassin, de crier, de s’éclabousser… comme le font d’ailleurs tous les enfants à qui on ouvre un espace aquatique. Pour d’autres, les séances en piscine sont plutôt un moment d’apaisement dans lequel ils se focalisent sur l’expérimentation de l’eau : effleurer sa surface, la faire couler entre ses doigts, y plonger la tête, etc. On peut lire sur leurs visages de l’émerveillement et une expression de bien-être indéniable.

 

L’eau, facilitatrice de motricité
Au fil des séances, les parents constatent d’importants progrès chez leurs enfants. Une plus grande aisance dans l’eau, mais également une meilleure coordination des mouvements acquise par la manipulation des accessoires qui peuplent le bassin. En piscine, se hisser sur un tapis, passer en dessous, ou attraper une planche est facilité par la flottaison tout en nécessitant un effort constant pour rester à la surface. En tenant un objet dans les mains, il faut bouger les jambes, gérer les oscillations du corps et bloquer la respiration dès que la tête s’enfonce. La complexité de l’exercice est occultée par le plaisir de l’immersion. Les jeux avec les planches de surf en mousse sont particulièrement plébiscités, et les petits surfeurs d’eau douce réalisent des prouesses d’équilibre pour reproduire les gestes de rame et de glisse.

 

Un lieu de socialisation
Les séances ont été conçues pour être un lieu de rencontre où les parents peuvent partager leurs expériences, où les enfants s’habituent à être en contact avec de nouvelles personnes. Les maîtres nageurs présents sont à l’écoute de leurs difficultés et conçoivent avec eux des jeux et exercices adaptés. Les surfeurs bénévoles, qui pour la plupart n’ont pas de connaissances particulières sur le handicap, sont des interlocuteurs d’un genre tout à fait nouveau ; il en ressort des rencontres très spontanées, où enfants comme adultes se montrent bienveillants et patients. Dans l’eau, les enfants deviennent les guides et les grands se laissent mener vers une plus grande spontanéité, utilisant le langage non-verbal bien plus que d’habitude. Quand un nouveau bénévole entre dans le bassin, il lui suffit d’attendre quelques instants pour être « choisi » par un ou plusieurs enfants et que, petit à petit, la complicité s’installe.

 

L’appel des vagues
Donc, le samedi après-midi à la piscine municipale, j’ai observé des parents qui discutent gaiement, des enfants qui crient, rient et font des « splashs » dans tous les sens, et des adultes qui se laissent entraîner dans des jeux joyeux. Offrir aux enfants en situation de handicap un moment de plaisir tout à fait « normal » était un challenge ambitieux, et sa concrétisation est une belle réussite. Toutefois, dans les paroles de ces petits nageurs, on retrouve des mots qui résonnent comme un rêve collectif : aller dans la mer, dans les grosses vagues, et faire du surf ! Ils savent que des sessions handi-surf sont régulièrement organisées. Pour certains d’entre eux, la piscine du samedi est un peu plus qu’un moment ludique ; c’est aussi la préparation pour un projet plus grand, une projection vers un avenir qui les fait rêver.

 

(Source : http://blog.surf-prevention.com/2013/04/17/handi-surf-en-...)

lundi, 18 février 2013

Évolution des prestations compensatrices du handicap de 2006 à 2012

Évolution de l'ACTP et de la PCH {GIF}De décembre 2006 à juin 2012, le nombre de bénéficiaires d’une prestation ou d’une allocation de compensation du handicap est passé de 139 000 à 223 000 personnes, soit une augmentation de 9 % par an.

Cette augmentation résulte de la mise en place, en janvier 2006, de la prestation de compensation du handicap (PCH), dont bénéficient 143 000 personnes en juin 2012. La PCH coexiste depuis sa création avec l’allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP). L’ACTP doit, à terme, être remplacée par la PCH. Cependant, la baisse du nombre de bénéficiaires de l’ACTP a été relativement lente puisque ce nombre est passé de 136 000 en 2006 à 80 000 à la mi-2012.

Les dépenses liées aux deux prestations augmentent également chaque année, mais moins fortement que le nombre de bénéficiaires. On constate donc une baisse du montant moyen de la PCH (775 euros en juin 2012).

L’aide humaine représente l’essentiel du recours à la PCH : 93 % des personnes relevant de cette prestation ont reçu un financement à ce titre. Le montant moyen de la PCH enfant est supérieur à celui des adultes (1 075 euros), mais on ne compte que 11 500 bénéficiaires.

 

Référence : Maude Espagnacq, 2013, « Évolution des prestations compensatrices du handicap de 2006 à 2012 », Études et résultats, n°829, Drees, janvier.

vendredi, 23 novembre 2012

Culture et handicap : Livres acces, le coin des livres adaptés, sur Internet

Livres.jpgVous cherchez un livre avec un héros en fauteuil roulant ou la version adaptée du Livre de la jungle pour votre enfant dyslexique ? Connectez-vous sur http://livres-acces.fr ! Créé en septembre dernier par une maman, ce site internet répertorie l’ensemble des ouvrages jeunesse en édition adaptée à destination des enfants en situation de handicap, âgés de 0 à 16 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Sur les étagères, plus de 340 références : des contes, des romans ou des BD en braille ou en LSF mais aussi adaptés aux enfants autistes ou dyslexiques. Livres acces est le seul à ce jour à remplir cette fonction. « Mon site a pour but d’aider les familles à trouver facilement des livres adaptés, résume Virginie Brivady, la créatrice du site. Chaque ouvrage compte une fiche descriptive avec l’histoire, le type d’adaptation et les coordonnées des sites éditeurs. À terme, j’aimerais que les internautes deviennent eux-mêmes prescripteurs d’ouvrages. » Virginie Brivady ne sélectionne que les ouvrages qui s’adressent directement à l’enfant et lui permettent de lire de manière autonome. « Je ne retiens pas les livres documentaires sur le handicap. »

Sur ce site, on trouve également une rubrique actualités et un lien qui renvoie à un site d’informations sur l’enfance, la culture et le handicap. Bientôt, il s’enrichira de nouvelles références avec des livres de l’édition anglo-saxonne !

 

Estelle Nouel  (source: faire-face.fr)

mercredi, 21 novembre 2012

Des chiens paralysés qui remarchent !

Au Royaume-Uni, des chiens paralysés ont pu retrouver l'usage de leurs pattes arrière pour marcher. Pas de miracle derrière cet exploit, mais des chercheurs de l'université de Cambridge. En utilisant des cellules olfactives, ils ont réussi à rétablir les fonctions motrices de l'animal.

 

Jasper est le héros de l'étude, parmi les 34 chiens qui ont participé. Comme tous les participants de cette étude, ce teckel souffrait de sérieuses lésions dans la moelle épinière. Les chercheurs lui ont injecté à l'endroit de la blessure, des cellules prélevées dans ses cavités nasales. Les scientifiques avaient observé, sur des rats en laboratoire, que ces cellules olfactives permettaient de réparer les liaisons nerveuses sectionnées.

 

Une technique de médecine régénérative

C'est la première fois que cette technique régénératrice est testée sur des blessures réelles. Les cellules du système olfactif sont les seules cellules nerveuses du corps qui continuent à se développer une fois atteint l'âge adulte. Les chercheurs ont donc mis en culture ces cellules gliales olfactives, qui servent habituellement de gaines aux cellules réceptrices de l'odorat. Vingt-trois chiens, choisis au hasard ont reçu ce traitement. Les onze autres ont reçu un placebo.

Après seulement quelques mois, la plupart des chiens traités avaient retrouvé la mobilité de leurs pattes arrière et réussissaient même à marcher avec l'aide d'un harnais sur un tapis roulant, contrairement au groupe placebo. Au bout de deux ans, Jasper pouvait même à nouveau marcher.

Tenter l'expérience sur l'homme

Après ces résultats spectaculaires, les scientifiques vont maintenant tenter l'expérience sur des hommes et des femmes atteints de lésions médullaires comparables. Ils espèrent pouvoir rétablir certaines fonctions motrices, mais s'attendent à des résultats moins spectaculaires.

Il faut cependant tempérer les annonces de ces chercheurs britanniques qui n'ont pas encore publié leurs travaux dans une revue scientifique... On ne sait donc pas pour l'instant ce que l'injection a vraiment "réparé" dans la moelle épinière du chien, ni si la technique est applicable à l'homme.

Mais en attendant que les chercheurs s'entendent sur la portée de cette découverte pour l'homme, Jasper, lui, profite à nouveau pleinement de sa vie de chien...

 

Handicap: la mode, une autre clé de l'intégration

banniere.jpg

Porter une jupe quand on est en fauteuil, enfiler un costume sans effort ou customiser ses prothèses: les handicapés revendiquent le droit à l'élégance comme une clé de leur intégration, mais vêtements et accessoires mariant confort et mode restent souvent chers et rares.

 

Pour Didier Roche, qui a perdu la vue enfant, il est primordial de combattre une "sorte de fatalité" à "être +moche+ quand on ne voit pas".

Son groupe Ethik Investment propose des formations de "relooking" pour réussir son intégration professionnelle. "On pense que c'est secondaire, mais les dress-codes sont importants".

"Être autonome dans l'image qu'on souhaite donner" est même "indispensable pour l'insertion", souligne-t-il. Sa société propose d'ailleurs des cours d'"auto-maquillage".

 

Si s'habiller n'est certainement pas la première difficulté rencontrée au quotidien par les personnes handicapées, le désir de "faire passer sa personnalité au premier plan" grâce à son look est un élément important d'intégration, selon Damien Birambeau, fondateur de l'association Jaccede. "Il ne faut pas ajouter du handicap au handicap".

 

Pour Delphine Censier, tétraplégique de naissance, l'habit peut changer le regard de l'autre: "Il y a un standing à tenir pour ne pas tomber dans la pitié, pour ne pas être rangé dans la case +pauvre handicapé+".

La jolie blonde de 28 ans, qui a fait des photos de charme pendant plusieurs années, joue la débrouille: elle s'improvise couturière et reprend tous ses pantalons au niveau des cuisses en raison de son gabarit "très filiforme".

Le prêt-à-porter "classique" est souvent inadapté: trop de plis, pantalons qui descendent trop bas quand on est en fauteuil, vêtements impossibles à enfiler ou au contraire trop fluides...

S'il y a quelques années, les vêtements adaptés étaient purement fonctionnels, de nouvelles collections misent désormais sur l'esthétique.

 

"Sublimer le handicap"

Chris Ambraisse Boston, président de l'association Mode & Handicap, s'est lancé dans la création en 2008, après avoir constaté que "rien d'élégant, de beau et de fonctionnel" n'existait.

Désirant "casser le côté discriminant" du handicap, il propose des vêtements "fashion" et pratiques destinés aux handicapés et aux valides, comme un T-shirt à ouvertures latérales à 28 euros, un jeans zippé jusqu'aux genoux (90 euros) ou un manteau "amovible" à la longueur réglable (300 euros).

Jeux d'ouvertures, Velcro, aimants remplaçant les boutons, pantalons à ouvertures asymétriques... Le créateur joue sur les formes et matières pour mieux "sublimer le handicap". Il présentera sa nouvelle collection le 29 novembre à la Cité de la mode.

Les collections destinées aux invalides sont principalement disponibles sur internet, à des prix plus élevés en raison d'un marché encore peu développé et de vêtements souvent confectionnés sur mesure.

"Il s'agit encore d'une micro-économie, donc c'est un peu plus cher", explique Ryadh Sallem, président de l'association CAPSAAA, qui milite pour le droit à la différence et à l'intégration des handicapés.

Le marché est, selon lui, beaucoup plus développé dans d'autres pays d'Europe, notamment en Allemagne. En Grande-Bretagne, il est même possible de faire "tatouer" ses prothèses.

 

Car la mode ne s'arrête pas aux vêtements. Ainsi, le fauteuil de M. Sallem est "rouge, avec des rayons rouges et un cheval noir cabré dessiné, comme une Ferrari!"

Le champion d'Europe de basket fauteuil a choisi d'afficher son handicap. "Mes cuisses sont d'un carbone magnifique, j'ai opté pour des prothèses transparentes pour les montrer. J'aime mettre en avant mon côté robot, mon côté +art abstrait+!"

 

(Source : Le nouvel Observateur.com)