jeudi, 09 janvier 2014
Accessibilité en France : 40 ans d’échec et bientôt 10 de plus !
Alors que la concertation nationale sur les agendas d’accessibilité programmée (Ad’AP) s’est achevée hier, l’Association des paralysés de France (APF) et la FNATH tiennent à faire part de leur profonde inquiétude devant les options proposées pour rendre la France accessible.
En dépit de trois lois (dont la première date de 1975), faisant de l’accessibilité une obligation nationale, les pouvoirs publics n’ont pas accompagné ce cadre législatif par une impulsion politique et financière et une grande majorité des acteurs ont joué la carte de l’attentisme ! Aujourd’hui l’APF et la FNATH font l’amer constat que l’échéance d’accessibilité de la France pour 2015 ne sera pas respectée et que les personnes en situation de handicap devront encore patienter entre 3 et 10 ans pour pouvoir vivre comme des citoyens ordinaires !
L’APF et la FNATH refusent cette solution inacceptable !
Après 40 ans d’attente, les 9,6 millions de personnes en situation de handicap, les personnes âgées, les parents avec poussettes, les femmes enceintes et les 91% de Français qui considèrent que l'accessibilité est un enjeu de société qui concerne tout le monde, ne peuvent plus attendre !
Aussi, l’APF et la FNATH, qui ne peuvent accepter de tels délais, demandent au Premier ministre que les échéances soient effectivement resserrées afin de permettre la participation pleine et entière de tout un chacun à la vie de la Société française.
Pour lire le communiqué de presse en entier, cliquez ici....
lundi, 25 novembre 2013
Le handicap, toujours victime de l’ignorance ordinaire
Confrontée à son voisinage, une famille de Charleville-Mézières lance un appel à plus de compréhension, le grand public ne réalisant pas toujours ce qu’implique un handicap.
DANS notre édition du 2 novembre dernier, nous relations l’histoire d’une famille excédée par le bruit provenant de l’appartement de ses voisins où vivent une personne âgée et son fils handicapé. Un conflit de voisinage comme on en trouve beaucoup, cette histoire aurait pu s’arrêter là… Mais depuis, la dame en question, victime d’une grave chute, a dû être hospitalisée, tandis que son fils, Didier, était placé en urgence dans une structure d’accueil spécialisée.
Cet épisode met en perspective l’histoire d’une famille qui compte en son sein une personne handicapée. C’est en 2007 que Didier (45 ans) apprend qu’il est atteint de la maladie de Huntington (voir par ailleurs), affection rare et incurable attaquant progressivement les capacités motrices et cognitives. Très vite, sa mère décide de s’occuper de lui, faute de place dans une structure adaptée ou par la volonté de Didier de ne pas prolonger l’expérience dans certains cas. De cette épreuve naît un lien particulier. « Didier ne voulait pas être séparé de la grand-mère, raconte Sarah Jauniaux, sa nièce. Un peu comme « s’ils se maintenaient en vie tous les deux ».
Cependant le 18 novembre 2012, tout bascule, la grand-mère est victime d’un accident vasculaire cérébral. La question du placement définitif se pose alors de plus en plus. Mais dans ce genre de situation, « il faut prendre en compte l’avis, le non de la personne handicapée qui ne veut pas forcément rejoindre une structure », note Sarah. Une attente qui, si elle peut sembler naturelle, n’est pas toujours comprise de l’extérieur.
Finalement, la grand-mère reviendra vivre à l’appartement. « Après son retour d’AVC, on avait une personne une heure par jour. Ce qui est un peu léger… Il a fallu prendre sur notre temps et sur notre vie personnelle », témoigne Sarah. Et faire face à l’adversité. Aux demandes légitimes des uns et des autres par rapport aux nuisances causées. « Le plus dur, c’est de prendre en compte les attentes de tout le monde, de faire face à la méconnaissance des gens », parfois même parmi ses proches. Heureusement, Sarah se sait soutenue. La Maison départementale des personnes handicapées a ainsi accompagné la famille de Didier tout au long de ses démarches. Un travail que la jeune femme salue.
Et de conclure à l’attention de la voisine incommodée : « Je voudrais que tout ceci soit un appel à la compréhension. On veut dire à cette dame qu’on ne lui en veut pas. On a toujours pris en compte ses revendications et on met tout en œuvre pour trouver une solution. » Et de l’inviter à venir échanger car « voir la réalité en face, ça permet d’accepter les choses ».L’appel est lancé.
(Source : L'Ardennais)
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vendredi, 22 novembre 2013
Emploi des personnes handicapées : Ce que dit la loi...
La nature des handicaps de la population active. La population des handicapés est constituée pour 48% de déficients moteurs, 13% de déficients sensoriels, 7% de déficients intellectuels, 14% de déficients psychiques, et 18% de handicap d'autres nature, indique l'enquête Handicap-Santé 2008.
Qu'est-ce que le 6 % réglementaire ? Depuis la loi du 11 février 2005, tout établissement qui emploie 20 salariés ou plus est tenu de porter à 6 % (arrondi à l'unité inférieure) de son effectif la part des travailleurs handicapés. Faute de quoi, il est redevable d'une contribution financière à l'Agefiph (Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées) ou à la FIPHFP (équivalent pour la fonction publique), dont le montant est fonction des actions menées ou pas.
Les sanctions. Si ce seuil de 6% n'est pas atteint, l'entreprise est redevable d'une contribution financière à l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle (Agefiph) ou au Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (Fiphfp), dont le montant est fonction des actions menées ou pas.
Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2010, si une entreprise n'a engagé aucune action en faveur de l'emploi des travailleurs handicapés pendant une période supérieure à trois ans, le montant de la contribution par bénéficiaire manquant est porté à 1500 fois le Smic horaire.
L'emploi indirect dans le secteur protégé. Pour 50 % du quota, l'emploi des personnes handicapées peut être indirect et se faire par l'intermédiaire d'entreprises agréées du secteur protégé, avec des entreprises adaptées (EA), des centres de distribution de travail à domicile (CDTD) et des établissements ou services d'aide par le travail (ESAT).
Les ESAT sont des établissements médico-sociaux accessibles aux personnes handicapées qui ne présentent pas une autonomie suffisante pour travailler en milieu ordinaire.
Les EA sont des entreprises ordinaires qui offrent des conditions de travail et de management adaptées et servent de tremplins vers les entreprises classiques. En France, il existe plus de 2 000 structures (1 450 ESAT et 637 EA), qui regroupent plus de 135 000 salariés, pour un chiffre d'affaires annuel de près de 2 milliards d'euros.
(Source: Lemonde.fr)
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jeudi, 21 novembre 2013
Handicap: le tertiaire au secours de l'emploi des personnes handicapées
L'orientation vers les services permettrait-elle de développer durablement l'emploides personnes handicapées ? Cette question sera posée lors de la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées, qui se tient en France du 18 au 24 novembre.
Sur les quelque 2 millions de personnes concernées dans la population active, près de 400 000 (21 %) sont au chômage. C'est "plus du double de la moyenne nationale", note Alain Rochon, président de l'Association des paralysés de France (APF). La faiblesse de l'activité professionnelle de ces personnes est à l'origine de la mise en place, en 2005, du quota de 6 % que les entreprises de plus de vingt salariés sont dans l'obligation de respecter, sous peine de pénalités.
Le taux de temps partiel des travailleurs handicapés est aussi plus important que celui de l'ensemble des salariés du secteur privé, "à 26 % contre 13 %" en 2011, indique le ministère du travail.
Le temps partiel peut, certes, être une réponse à l'évolution de l'invalidité. Ce fut le cas pour Sylvain Fitas, conseiller clientèle chez ERDF, la filiale d'EDF chargée de la gestion du réseau de distribution d'électricité. Atteint d'une pathologie neurologique, il a opté pour un mi-temps qu'il a écourté afin d'obtenir la catégorie d'invalide de niveau 1 – elle permet l'exercice, sous certaines conditions, d'une activité salariée.
LA CRISE N'A RIEN AMÉLIORÉ
En France, le taux d'emploi des personnes handicapées (35% en 2011) a toujours été inférieur à celui de l'ensemble de la population active (64% à la même période). La crise n'a rien amélioré ; elle a même provoqué une progression de 28% des demandes de reconnaissance de "travailleur handicapé" entre 2007 et 2010.
Mais paradoxalement, l'"APF, elle, a plutôt bien traversé la crise, dit M. Rochon. Il y a dix ans, on était dans des secteurs comme la construction automobile, qui ont été durement frappés par la crise. Nous avons réorienté notre stratégie vers le tertiaire", explique-t-il.
En 2006, la part des personnes handicapées dans les entreprises était, en équivalent temps plein, de 3 % dans l'industrie, contre 2,1 % dans le tertiaire.
Certes, les proportions ont peu évolué – respectivement 3,6 % contre 2,8 % en 2011. Mais le nombre de travailleurs handicapés est devenu plus important dans le tertiaire. Les bénéficiaires de l'obligation d'emploi sont aujourd'hui à 63 % dans les services (contre 31 % dans l'industrie).
"DES OPPORTUNITÉS SUPPLÉMENTAIRES"
Chez APF, le tertiaire représente 38 % du chiffre d'affaires. "Notre objectif est d'atteindre 40 % en 2014 et 45 % en 2015", indique M. Rochon. Ce "transfert" pourrait porter une promesse d'amélioration de l'ouverture du marché du travail aux personnes handicapées.
Que ce soit par accident ou en raison de leur travail, 85 % des personnes sont adultes quand elles se retrouvent handicapées. Une situation qui implique souvent une reconversion professionnelle.
"Le basculement vers les services offre des opportunités supplémentaires", note Véronique Bustreel, conseillère nationale emploi à l'APF. "Cela suit d'ailleurs la tendance générale – le tertiaire domine l'économie française, précise-t-elle.Ensuite parce que la diversification des tâches peut y être importante. Désormais, les réponses types à une demande d'emploi sont traitées dans des entreprises adaptées par des travailleurs en situation de handicap. Les sociétés qui externalisent une partie de leur recrutement leur confient cette responsabilité", relate Mme Bustreel.
La voie des services est celle de la reconversion professionnelle. Benoît Tanquerelle, 46 ans et poliomyélitique, a fait l'essentiel de sa carrière dans l'industrie. "J'ai travaillé dix-sept ans comme ouvrier polyvalent dans une entreprise d'électronique quand, en 2001, celle-ci a été délocalisée. Je suis resté sur le carreau trois ans. Dans l'industrie, mon handicap ne “passait” plus. J'ai rejoint un établissement d'aide par le travail qui m'a formé au graphisme (Photoshop, Illustrator, etc.) avec succès", dit-il.
PASSERELLES
Travailler dans le tertiaire offre aussi des passerelles entre les métiers. Daniel Farnolle, 35 ans, atteint de nanisme, avait travaillé dix ans dans la distribution. Il est devenu commercial pour la société d'assurance April. "Certes, certaines entreprises ont peur qu'un handicap visible soit un frein à la vente, dit-il. Mais en réalité, une fois passé un premier blocage, une complicité supplémentaire s'installe avec le client."
Dans les services, "la diversité d'activités – le traitement des courriers électroniques, les appels téléphoniques (…), la trésorerie, l'élaboration de devis, etc. – procure une palette variée pour adapter l'activité des personnes à leur état", explique Frédéric Baltes, responsable de la plate-forme de raccordement d'électricité où travaille M. Fitas, dans Réfléchir le management au miroir du handicap (Collectif, éditions Le bord de l'eau EDS, 18 €, à paraître le 21 novembre).
Par exemple, sur une plate-forme téléphonique, la réception des appels est une tâche beaucoup plus stressante que l'émission des appels, dont le contenu est plus facilement maîtrisable.
NIVEAU DE QUALIFICATION
Enfin, la réorientation de l'emploi vers les services correspond également au souhait de nombreux travailleurs qui sont en situation de handicap.
Si l'on observe les demandes d'emploi aux offres publiées sur le site de l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), "les métiers souhaités par les candidats sont majoritairement du secteur tertiaire et à faible niveau de qualification – secrétaire, agent administratif public, etc. –", indique Philippe Deljurie, cofondateur de Meteojob, opérateur et analyste de la plate-forme emploi de l'Agefiph, dont le baromètre "Emploi Agefiph-Météojob 2013" sera publié mardi 19 novembre.
En revanche, l'inadéquation des offres demeure sur le niveau de qualification. En effet, 81 % des personnes en situation de handicap n'ont pas le baccalauréat.
"On espère beaucoup un volet “travailleurs handicapés” dans le projet de loi actuellement en débat sur la formation professionnelle", souligne M. Rochon.
(Source : Lemonde.fr)
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mardi, 19 novembre 2013
Emploi des personnes handicapées: chômage en forte hausse sur fond de crise
La 17e édition de la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées s'ouvre lundi dans une situation d'"urgence", avec un chômage en hausse de 60% en quatre ans, alertent des associations.
"Il y a urgence. Le chômage des personnes handicapées a augmenté de 60% depuis quatre ans. Cette situation supposerait une mobilisation des entreprises et des pouvoirs publics, beaucoup plus forte que celle qu'on a aujourd'hui", estime Véronique Bustreel, conseillère nationale chargée de l'emploi à l'Association des Paralysés de France (APF).
Deux millions de personnes de 15 à 64 ans ont une reconnaissance administrative de leur handicap en France métropolitaine, selon une récente étude de la Dares (Ministère du travail), portant sur les chiffres de 2011. Seulement 700.000 travaillent.
Plus âgées et moins diplômées que la moyenne (51% n'ont aucun diplôme ou seulement le BEPC, comparé à 31% pour l'ensemble de la population), leur taux de chômage est de 21%, plus du double de celui de la population totale.
"Le manque de qualifications des personnes en situation de handicap, et la représentation négative du handicap dans les entreprises - qui l'associent trop souvent à "absence" ou "manque de performance" - font que plus que les autres, ils vont être fragilisés par une crise économique", souligne Valérie Paparelle, directrice générale adjointe de l'Adapt (Association pour l'insertion sociale et professionnelle des handicapés).
L'Adapt, qui a créé cette semaine de sensibilisation ponctuée de forums et conférences, a souhaité l'axer cette année sur l'insertion professionnelle des jeunes, et mettre l'accent sur l'Europe pour mettre en valeur les expériences positives menées dans certains pays.
Le futur projet de loi réformant la formation professionnelle et l'apprentissage aura un volet handicap, a annoncé la ministre déléguée au handicap, Marie-Arlette Carlotti.
Les entreprises de plus de 20 salariés ont l'obligation d'employer 6% de personnes handicapées sous peine de pénalités financières, mais le taux moyen dans le privé comme dans le public est encore inférieur à 4%.
Diversification des activités
Plus de 80% des personnes handicapées qui travaillent sont en milieu "ordinaire". Celles qui n'ont pas acquis suffisamment d'autonomie peuvent travailler en milieu "protégé", c'est-à-dire dans des Esat (établissements et services d'aide au travail) ou des entreprises adaptées (EA).
A défaut de recruter directement, une entreprise peut recourir à des sous-traitants employant des personnes handicapées, et éviter ainsi de payer des pénalités.
Pour faire face à la crise, les Esat et EA diversifient leurs activités. "Certains secteurs comme la sous-traitance automobile, où nous étions il y a une dizaine d'années, n'ont pas survécu", explique Michel Jeanbille, directeur d'APF Entreprises, qui fédère 53 établissements employant 3.000 salariés handicapés.
Ce réseau, qui compte par exemple parmi ses clients de grands groupes comme Air France, dont il reconditionne les casques audio, ou ERDF dont il recycle les compteurs, se développe ainsi dans le secteur tertiaire (centres d'appels) et développe des produits "verts" tels que toilettes sèches ou brasseurs de compost.
Mme Carlotti a affirmé sa volonté de faciliter le passage des travailleurs handicapés entre le milieu "protégé" et le milieu ordinaire.
Mais les associations regrettent que le projet de budget 2014 ne prévoit pas de création de nouvelles places en Esat.
"Pour des raisons budgétaires, on arrive difficilement à insérer durablement une personne handicapée mentale en milieu ordinaire", déplore Thierry Nouvel, directeur général de la fédération Unapei, souhaitant que des moyens soient mobilisés pour "moderniser les Esat" et "pour accompagner des handicapés mentaux dans le milieu ordinaire de travail".
Le projet du gouvernement de transférer la tutelle des Esat de l'Etat aux conseils généraux constitue une autre source d'inquiétude. "La décentralisation risque d'accentuer les inégalités de traitement" sur le territoire", estime M. Nouvel.
(Source : AFP)
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