jeudi, 24 mai 2012

Une chouette initiative

Dans le jardin ouvrier de Frégeneuil, la parcelle n°89 n'est pas tout à fait comme les autres. Alors que les plantations des autres parcelles sont naturellement réalisées à même le sol dans la terre fraîchement labourée, fraisiers, haricots verts et autres fleurs de saison sont disposés à hauteur dans une vingtaine de bacs de terreau, sur cette bande de 200m2.

Ces bacs sont largement espacés pour permettre les rotations des fauteuils et le sol a été stabilisé pour permettre de rouler dessus par tous temps. Enfin, deux tables de pique-nique ont été installées au bout pour que les jardiniers puissent déjeuner sur place aux beaux jours. Tout juste mis à la disposition des adhérents de l'Association des paralysés de France, certains bacs sont déjà cultivés.

«Il fallait s'y attendre avec la sortie du film Intouchables, confie Jean-Claude Ladrat, le voisin de la parcelle n°90, très heureux de voir du monde et qui trouve l'idée bonne. Ils écoutent mes conseils et on discute du choix des plants». Ouvert aux adhérents tous les jours de 8h à 20h, cette parcelle a déjà ses jardiniers en herbe.

«Pour l'instant, ils sont sept inscrits sur cet atelier tous les mercredis après-midi, assure Dominique Bobin, la responsable départementale de l'APF, heureuse du résultat. Cela fait un an que nous travaillons avec les services de la ville sur ce projet». Pour Joël Lachaud, le conseiller municipal en charge du handicap, ce jardin est une nouvelle avancée contre l'exclusion. «Nous avons obtenu une aide de 3.424€ de la Région, et la ville a investi pour sa part 1.542€», note l'élu.

Une somme modique au regard du plaisir que prennent les personnes handicapées à découvrir ou renouer avec cette pratique très relaxante. «J'en rêvais depuis des années, confie tout sourire Élisabeth Pommier, une des premières inscrites de l'APF. Jardiner au sol, chez moi, c'est impossible, cela fait trop mal au dos. Comme ça, à hauteur, c'est génial. On dispose chacun de deux bacs de 1,20 mètre par 1,20 pour planter ce que l'on veut». Élisabeth Pommier a opté pour des radis, des tomates, du thym et du melon. «Je vais essayer de venir tous les deux jours pour bien entretenir mes carrés, et pas seulement une fois par semaine avec l'association.»

«Chacun peut y venir quand bon lui semble», rappelle Pierrick Hervéou, l'animateur de l'APF qui, avec les bénévoles de l'association, propose une navette collective aux adhérents chaque mercredi. «On vient avec les outils et on pique- nique sur place s'il fait beau. C'est un vrai plaisir pour ceux qui découvrent cette activité comme pour ceux qui ne pouvaient plus s'y adonner.»

Le jardin surélevé va permettre aux handicapés de goûter leurs propres productions 100% bio. En effet, la Région a débloqué son financement sous condition que les cultures soient sans herbicide ni pesticide. (Source: Charentelibre.fr)

Les métiers de conducteur routier s'ouvrent aux personnes handicapées

L’AFT-Iftim se veut optimiste. Cet organisme spécialisé dans la formation des personnels du secteur des transports et de la logistique vient d’adapter à certaines déficiences motrices un simulateur de conduite, qui a été testé par quatre candidats lors du 3e forum pour l’emploi des personnes handicapées de Brest, le 15 mai, et par Grégory Cuilleron, l'ambassadeur de l'Agefiph (photo ci-contre).

« Une première nationale », se félicite ce poids lourd, qui accueille plus de 200 000 personnes par an dans sa centaine de centres de formation régionaux. « Jusqu’à présent, les personnes handicapées pouvaient difficilement s’engager dans une démarche de formation professionnelle à la conduite, car il était quasi-impossible de procéder à l’évaluation préalable de leurs aptitudes », précise Eric Godefroy, délégué régional AFT. Or cette évaluation était demandée par le médecin de la commission médicale préfectorale, chargé de valider le projet.

Désormais, les candidats pourront donc passer une évaluation sur ce simulateur de conduite, qui sera équipé, selon les besoins, d’un accélérateur-frein au volant, d’une boule d’assistance à la direction, d’une commande vocale pour les clignotants, phares, etc. ou bien encore d’un repose-main sur le volant. Cette innovation va également bénéficier aux conducteurs en activité, ayant été victimes d’un accident ou d’un ennui de santé, et qui doivent revalider leur permis pour être autorisé à conduire un véhicule aménagé.

La cabine de simulation, dont l’aménagement a été cofinancé par l’Agefiph, se trouve au centre AFT-Iftim de Cesson-Sévigné, près de Rennes. « Il est probable que des personnes venues de toute la France viennent pour une évaluation, précise Eric Godefroy. Les modalités administratives et financières seront bientôt définies. »

AFT-Iftim Bretagne va acheter un porteur, un semi-remorque et un autocar aux postes de conduite aménagés pour pouvoir former les stagiaires ayant passé avec succès cette étape de l’évaluation. (Source: Franck Seuret)

mercredi, 23 mai 2012

Paralysé, il retrouve l'usage de sa main

Rebrancher les nerfs pour soigner la paralysie d’une main : voilà le résultat auquel est parvenue une équipe de chirurgiens américains. L’opération a consisté à rediriger les circuits nerveux d’un bras gauche chez un patient tétraplégique. L’homme a ainsi pu retrouver l'usage de sa main, pouvant désormais refaire le geste de la pince entre le pouce et les autres doigts.

Ce résultat semble certes prometteur mais doit être relativisé. Le sujet opéré avec succès souffre d’une blessure située dans la vertèbre la plus basse du cou, la vertèbre cervicale C7. Même s’il ne pouvait plus bouger ses doigts, le patient avait gardé le contrôle des épaules et des coudes. Le principe de l’intervention a consisté à attacher au nerf lésé du bras (aboutissant sous C7), un nerf actif, rattaché donc au-dessus de C7, c'est-à-dire au-dessus de la partie lésée. 

Les propos des médecins, rapportés par le Figaro Santé, sont clairs : « Nous n'avons pas cherché à réparer les liaisons nerveuses au niveau de la lésion sur la moelle épinière, mais nous nous sommes concentrés sur le bras, où les liaisons nerveuses fonctionnaient encore », explique le Dr Ida Fox, l'une des chirurgiennes. Et d’ajouter que « ce type d'opération ne peut fonctionner qu'avec des patients qui peuvent encore plier le coude ».

Attention donc aux faux espoirs ! Les personnes ayant le même type de blessure à la colonne vertébrale pourraient bénéficier de ce type de chirurgie mais pour celles touchées au-dessus de C7, une telle intervention ne fonctionnerait pas.

Cependant, cette réussite met en avant, de manière plus générale, un potentiel, peut-être plus important que nous ne l'avons pensé, de l’organisme à régénérer ses tissus nerveux. En effet, malgré l’âgé du patient (71 ans) et le fait que l’opération ait eu lieu deux ans après son accident, huit mois de thérapie seulement lui auront été nécessaires avant qu'il ne commence à bouger les doigts. Pour les spécialistes, un tel résultat est des plus encourageants. (Source: O. Clot-Faybesse - Faire Face)

mardi, 22 mai 2012

Les Champardennais ont le réflexe Cyclamed

Nous vous en parlions il y a peu [voir la note], et nous vous en reparlons! Cyclamed a fait le bilan hier de la collecte des médicaments non utilisés. La Champagne-Ardenne est très bonne élève avec 379 tonnes éliminées "proprement".

Beaucoup de Champardennais ont acquis ce geste: rapporter les médicaments non utilisés (périmés ou non) dans leur pharmacie. Cyclamed a démarré cette opération recyclage en 1994 bien avant que le gouvernement ne la rende obligatoire en 2007.

"Nous faisons un tour de France avec les partenaires, les syndicats de pharmaciens, l'ordre des pharmaciens et les recycleurs, tous les deux ans, pour faire le point de la collecte et essayer de l'améliorer", explique le président national, Thierry Moreau Defarge.

Hier, les responsables régionaux pouvaient donc se féliciter du classement 2011, avec la Champagne-Ardennes qui se classe 2e, derrière le Limousin, avec 379 tonnes de médicaments récoltés, une hausse de 12,5% par rapport à 2010. Ramené par habitant, le taux atteint les 279 grammes par habitant.

"C'est l'industrie pharmaceutique qui paye pour les trois salariés de Cyclamed, la campagne de pub, le traitement, le conditionnement, l'envoi des colis, etc. Nous avons 52 partenaires pour incinérer les 14.565 tonnes de médicaments non utilisés".

Dans la région, il y a huit établissements "grossistes répartiteurs", qui reçoivent les cartons des pharmaciens, et deux "unités de valorisation énergétique", à Reims (Remival) et Chaumont. Les médicaments sont brûlés "proprement" et produisent de l'électricité. C'est dans les zones rurales que la collecte est la meilleure, et dans les villes "moyennes". Pas étonnant donc que la Champagne-Ardenne soit au top, contrairement à Paris et l'Ile-de-France, les régions Rhône-Alpes ou Paca.

Les dernières campagnes de pub de Cyclamed ont ciblé les ménagères avec enfants, mais il reste encore du travail, notamment du côté des plus jeunes actifs. En effet, une étude à démontré que cette catégorie retournait moins facilement que d'autres ses médicaments en pharmacie. D'autres campagnes de sensibilisation sont à mener, car les médicaments non utilisés sont évalués à 23.000 tonnes, bien plus donc que les 14.565 tonnes récoltées.

"Mais cette même étude a démontré qu'en deux ans, la part des médicaments non utilisés présents dans une maison avait baissé de 30 à 25%", explique le président, qui se félicite que les pharmacies aient toujours été, même avant la loi, "un moteur majeur de la collecte". (Source: G.F. - L'Ardennais)


jeudi, 10 mai 2012

Sclérose en plaque (SEP): une "maison" pour rompre l'isolement

Les " Maisons de la SEP " ouvrent leurs portes les 1er et 2 juin 2012. L'occasion de faire un focus sur la sclérose en plaques, maladie neurologique invalidante qui touche 80 000 personnes en France. Le point avec Olivier Heinzlef, neurologue.
 

Handicap.fr : Les 1er et 2 juin prochains, les « Maisons de la SEP » ouvrent leurs portes dans 7 villes de France. Quelle est le but de ces rencontres qui ont lieu pour la troisième fois en 2012 ?
Docteur Olivier Heinzlef
: Ces « Maisons de la SEP » sont un endroit où toutes les forces de lutte contre cette maladie seront présentes pour informer les patients et le grand public. Répondre aux questions qu'ils se posent en dehors de la consultation à horaire calibré. Libérer la parole, révéler ses inquiétudes, prendre le temps, rencontrer d'autres professionnels, d'autres pratiques... Parce que la SEP induit un retentissement personnel, familial et professionnel important, ces « maisons » sont également ouvertes à l'entourage et aux aidants. Cette rencontre permet également aux patients, quelle sur soit leur « histoire » avec la maladie, leur « ancienneté » de sortir de leur isolement et de pouvoir dialoguer avec d'autres personnes concernées. Une entraide mutuelle bénéfique !

H.fr
: Vous avez créé le réseau SEP Ile-de-France Ouest. De quoi s'agit-il ?
OH
: Cette cellule agit comme une véritable interface d'écoute et propose également des réponses concrètes, notamment à travers un parcours de soins coordonné. Elle fait le relais entre tous les professionnels de santé impliqués dans la SEP et chaque patient. Trois missions d'intérêt général : accueillir, informer et orienter les patients, coordonner et encadrer le parcours de soins préalablement établi et, enfin, sensibiliser, mobiliser et former les acteurs de santé concernés. Notre réseau accueille les patients des départements franciliens de l'Ouest : 78, 92 et 95. Mais il en existe une quinzaine d'autres en France, présents le plus souvent au sein des centres hospitaliers.

H.fr
: En quoi la SEP diffère-t-elle des autres maladies neurologiques, comme celles d'Alzheimer ou de Parkinson ?
OH
: Elle a un impact très fort dans notre société parce qu'elle affecte des jeunes adultes qui n'en sont qu'au début de leur vie, au moment où se mettent en place les projets, professionnels, de couple ou d'enfants. D'autant que, même si ce n'est pas une maladie génétique, le risque pour la descendance de contracter la même maladie est multiplié par 20 ou 30. En dehors de l'aspect purement médical, le retentissement sur la vie et les choix est donc énorme. On constate que de nombreux couples ne tiennent pas le choc et divorcent ; certains patients fragilisés moralement ou par la fatigue perdent leur emploi.

H.fr
: On prétend désormais que l'apparition de la SEP pourrait être également favorisée par la consommation de tabac...
OH
: Des recherches mettent en effet en évidence des facteurs de risque comme le tabac. Sans que l'on ne sache encore par quel mécanisme il pourrait agir. Tout cela venant, bien sûr, se greffer sur un terrain génétique prédisposé. Ce qui expliquerait que les femmes soit de plus en plus atteintes par cette maladie car leur consommation de tabac a presque rattrapé celle des hommes.

H.fr
: La vaccination contre l'hépatite B a également souvent été mise en cause ?
OH
: Il y a eu beaucoup d'études qui ont toutes abouties à une conclusion négative. Une seule d'entre elles a conclu à cette responsabilité sans qu'elle ne puisse donc constituer une évidence scientifique.

H.fr
: Où en sont les traitements de fonds qui permettent de limiter les poussées et l'apparition du handicap ?
OH
: Il faut savoir qu'il y a vingt ans il n'y avait aucun traitement. Pour les formes rémittentes, nous avons fait de gros progrès ces dernières années, et les traitements par immunomodulateurs et immunosuppresseurs permettent de limiter les poussées. Pour les formes progressives, nous sommes un peu plus désarmés car il existe moins de traitements. Mais de nouvelles molécules devraient néanmoins être commercialisées en 2012 ou 2013.

H.fr
: On évoque même une nouvelle molécule à base de cannabis...
OH
: Oui, en effet, qui pourrait être employée pour apaiser les douleurs et raideurs. Le problème, c'est que ce médicament est composé de dérivés de cannabis. Il est déjà employé aux Etats-Unis sur certains patients atteints de SEP. Mais se pose le problème de la réglementation en France car il aurait des effets secondaires non négligeables sur le plan cognitif, psychiatrique et pulmonaire ! S'il est autorisé dans notre pays, sa commercialisation n'est pas envisagée avant 2013.

H.fr
: Peut-on considérer la SEP comme une maladie mortelle ?
OH
: Non, même si, auparavant, elle a pu précipiter les choses à cause des complications infectieuses, notamment urinaires, qu'elle pouvait engendrer. Il y a une cinquantaine d'années, les patients avaient en effet une espérance de vie amputée en moyenne de 25 ans. Mais, aujourd'hui, le traitement des infections permet d'envisager une durée de vie identique à celle de tout un chacun.

Cette interview vient du site handicap.fr. Vous pouvez aussi y trouver un article intitulé La sclérose en plaques: le handicap du jeune adulte!